Le monde vivant des coraux : magique, essentiel et… ravagé

Coraux en Australie © Arte

Ce samedi à 22h40, «Coraux – L’ultime métamorphose» ouvre une programmation spéciale d’Arte : «Winter of Oceans» (du 16 au 29 janvier), avec de nombreux films, docs et magazines. L’occasion de plonger à la découverte de ces joyaux des mers terriblement négligés.

Plante ou animal ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les coraux ne sont pas des plantes mais des animaux. Ils appartiennent à la famille des cnidaires qui regroupe des animaux fixés- les polypes (coraux ou anémones de mer) -, et des animaux nageurs – les méduses. Ils se caractérisent par un corps à orifice unique entouré de tentacules urticants.

«Chaque formation corallienne est constituée d’innombrables polypes minuscules qui, par leurs sécrétions, forment un squelette calcaire croissant, selon l’espèce, de quelques millimètres à 20 cm par an. Ces polypes vivent en symbiose avec des algues unicellulaires microscopiques (les zooxanthelles) qui les alimentent en oxygène, en sucres, en acides aminés et en acides gras. Ce sont ces algues qui confèrent aux récifs coralliens leurs magnifiques couleurs», apprend-on sur le site du WWF.

Animaux primordiaux

S’ils sont à la base de la formation d’autres écosystèmes, les coraux ne se contentent pas de leur rôle aquatique. Leur action est aussi cruciale sur terre ! Les récifs coralliens protègent plus de 150.000 km de côtes en absorbant l’énergie des vagues. En accueillant 25 % des espèces marines, ils représentent également une immense source de nourriture et de travail pour les populations côtières dont beaucoup vivent de la pêche.

Selon le site de l’association Coral Guardian, «le bénéfice net total annuel des récifs coralliens dans le monde est de 29,8 milliards de dollars».

Si le tourisme de masse est évidemment un fléau, les récifs sont malgré tout essentiels pour l’économie des régions tropicales car ils attirent plongeurs et pêcheurs. Au total, plus de 500 millions de vies humaines sont directement liées aux coraux.

Vieux comme le monde (ou presque)

Les coraux ne datent pas d’hier. Ils seraient apparus au Précambrien, il y a plusieurs centaines de millions d’années. Le plus vieux corail vivant a été découvert en 2008 par le paléo-océanographe Brendan Roark, de la Texas A&M University. Ce corail noir de trois mètres de hauteur siège au fond des eaux hawaïennes depuis un peu plus de 4.000 ans, selon sa datation au carbone 14.

Fluos vivants, morts blancs

Une fois la nuit tombée, les coraux révèlent une incroyable particularité : leur fluorescence. Ce phénomène naturel est rendu possible par la production de certaines protéines, les «green fluorescent proteins». Celles-ci permettent au corail d’absorber de la lumière pour ensuite la renvoyer sous la forme d’un rayon coloré.

Le spectacle n’est cependant visible qu’à condition d’être équipé d’une lumière bleue. Mais si leurs couleurs sont déjà superbes de jour, certains coraux deviennent parfois blancs puis meurent. En cause, la disparition des zooxanthelles, déclenchée par le stress lié à la pollution et à la hausse de la température des océans.

Plongées de rêve

En 2017, l’éditeur de guides de voyages Lonely Planet dressait le top 10 des plus belles barrières de corail. En tête, la Grande barrière australienne. Le plus grand parc marin du monde, s’étirant sur plus de 2.300 km, abrite 400 types de coraux, 1.500 espèces de poissons et 400 sortes de mollusques.

En seconde position, cap sur l’archipel d’Andros. Les grottes de corail de la forêt Pétrifiée ont participé à forger la réputation de cette barrière des Bahamas.

La troisième place revient à la double barrière de corail de Nouvelle-Calédonie. Ce récif de 1.300 km forme un immense lagon et a été inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco en 2008.

Si la suite du classement fait la part belle à d’autres endroits exotiques (Papouasie Occidentale, Kiribati, Seychelles, Belize, Komodo, Brésil), la dixième position a de quoi étonner ! Il s’agit de la barrière de Røst, en Norvège. Découverte en 2002, il s’agit, avec ses 120 km 2 , du plus vaste récif en eaux froides.

Cet article est paru dans le Télépro du 14/01/2021

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