«Merci patron !» : la genèse du film de François Ruffin

Un documentaire politique à l’humour débridé qui donne la pêche ! © Prod.

Ce jeudi à 22.35 sur France 3, François Ruffin s’attaque à un gros morceau, la plus grosse fortune de France, Bernard Arnault.

Pour Jocelyne et Serge Klur, rien ne va plus : leur usine fabriquait des costumes Kenzo, à Poix-du-Nord, près de Valenciennes, mais elle a été délocalisée en Pologne. Voilà le couple au chômage, criblé de dettes, risquant désormais de perdre sa maison. C’est alors que François Ruffin, fondateur du journal Fakir, frappe à leur porte. Il est confiant : il va les sauver.

« En tant que journaliste pour différents supports, cela fait plus de seize ans que je couvre les fermetures d’usines. Vivant à Amiens, j’ai vu de nombreuses entreprises cesser leur activité, des gens occuper leurs locaux syndicaux, rencontré des personnes désespérées songeant à ouvrir leur bouteille de gaz. En abordant régulièrement ce sujet, j’ai été amené à croiser la route de Bernard Arnault et à dénoncer ses agissements. Il me restait encore pas mal de choses à dire mais j’avais envie de changer de support et de registre. J’avais déjà abordé le cinéma, réalisé deux trois choses pour le net et donc l’idée de faire un film s’est concrétisée », explique François Ruffin sur la genèse de ce film documentaire.

Le film se distingue des autres documentaires politiques dans la façon d’aborder le discours. Le journaliste, metteur en scène (maintenant député) a pris soin d’éviter les commentateurs récurrents des documentaires sociologiques et politiques qui sont les figures classiques de ce type de film. « Le film de gauche militant, c’est quand même parfois un prof de sociologie à côté d’un professeur d’économie et d’un spécialiste en anthropologie. J’en ai rencontré plusieurs en préparant « Merci patron ! ». Mais j’ai fait le choix de ne pas garder leurs interventions, privilégiant ainsi le fait de raconter une histoire qui ouvre sur de nombreux débats et questions sans jamais les fermer. Celles des inégalités, de la mondialisation… », se justifie-t-il.

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