Michel Cymes : «Vous allez voir une opération exceptionnelle du cerveau» (interview)

Michel Cymes : «Vous allez voir une opération exceptionnelle du cerveau» (interview)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Ce mardi dès 20h45 dans «Aventures de médecine», le célèbre docteur-animateur s’intéresse aux prothèses et aux greffes.

Après le cœur et la naissance, «Aventures de médecine» relate les incroyables avancées dans le domaine de la chirurgie réparatrice et reconstructrice. Avec, en fil rouge de l’émission, une impressionnante opération du cerveau. Michel Cymes nous en dit plus sur ce nouveau numéro.

Avec la découverte d’un orteil en bois datant de l’Egypte antique, on est loin d’imaginer qu’il existait des prothèses à cette époque !

Il y a effectivement cet orteil découvert dans un tombeau mais c’est un chirurgien du XVIe siècle, Ambroise Paré, qui a initié l’avènement de la prothèse. Cet homme a révolutionné la médecine ! Aujourd’hui, on trouve normal, quand on se fracture le col du fémur par exemple, d’avoir une prothèse de hanche ; mais il y a quelques dizaines d’années, ce n’était pas le cas. On boitait et le médecin ne pouvait pas y faire grand-chose. Toutes ces opérations de prothèses, de greffes nous paraissent évidentes mais «Aventures de médecine» nous rappelle l’ingéniosité, l’inventivité et la fougue de ces médecins pionniers.

Quelle est votre impression devant ces progrès ?

Quand on prépare un numéro d’«Aventures de médecine» et quand on le tourne, je suis et reste fasciné par tous les progrès apportés par ces pionniers. J’ai fait médecine, j’exerce aujourd’hui avec les moyens modernes, mais je n’avais pas conscience de tout ce que ces personnes ont apporté. Je reçois beaucoup d’informations, et lorsque je me retrouve dans une autre spécialité que la mienne, j’observe, j’analyse, j’agis, tout en étant fasciné par ce qui se passe autour de moi. Ainsi, lors de cette opération exceptionnelle du cerveau, le fil rouge de l’émission, je suis resté à observer toute l’intervention même quand la caméra ne tournait pas.

Cette opération revêt un caractère exceptionnel car le patient, Vittorio, est conscient de ce qui se passe.

Le cerveau étant innervé, Vittorio ne ressent rien. Ce sont les méninges qui souffrent mais pas le cerveau. Je connaissais cette intervention, mais malgré tout, voir des électrodes s’approcher de la zone où il faut maîtriser les tremblements et faire en sorte qu’elles ne touchent pas celle où se trouve le langage n’est pas une mince affaire. Pendant l’intervention, les tremblements de Vittorio stoppent mais dans le même temps, il subit de gros problèmes d’élocution. Tout cela se passe au millimètre près dans le cerveau, c’est à la fois troublant et fascinant.

Cette opération est peu effectuée. Quelles sont les conditions pour être opéré ?

Il y a peu d’interventions par an car cette chirurgie exige des critères très précis, notamment sur l’âge et sur l’évolution de la maladie. Le ou la patiente ne doit pas être trop âgée afin de pouvoir supporter l’opération et échapper ainsi au traitement médicamenteux, celui-ci n’ayant plus d’impact. Ces critères exigeants ne sont pas tout : le patient doit aussi passer une batterie de tests pour vérifier l’efficacité de l’opération à venir. Il y a peu d’élus mais là aussi, les progrès techniques de demain permettront de faire plus, d’aller plus loin.

Entretien : Mona Guerre

Découvrez la bande annonce de l’émission ci-dessous :

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