Philippe Etchebest en cuisine : cauchemar ou bobard ?

«Qu’on critique ma méthode, je m’en fiche», clame le chef Etchebest (54 ans) qui affirme son intégrité © Isopix

Le «redressement culinaire» de «Cauchemar en cuisine» est déplacé au lundi à 20h30 sur TVI ! Comment est pimenté ce menu culte aux recettes choc ? Et aux arômes artificiels ?

Avant le retour du «Meilleur pâtissier», RTL-TVI propose des inédits de «Cauchemar en cuisine», avec Philippe Etchebest épaulé depuis deux saisons par notre compatriote, l’ex-candidat de «Top Chef», Mallory Gabsi, alias Malou.

Enquête en amont

Les deux chefs se rendent en Provence afin d’aider Alexandre dont le resto va mal. Entre coups de gueule et produits moisis dans les frigos, le cuisinier doit s’expliquer face à un Etchebest dégoûté. «J’en ai vu des moisissures, mais là j’espère ne pas tomber malade !» Âmes sensibles, s’abstenir…

À chaque diffusion, plus de 350.000 fidèles suivent les affres de ces «pros de la restauration». Mais en coulisses, est-ce si cauchemardesque ? Etchebest paie-t-il les transformations en bon samaritain ? Tout repose-t-il sur d’astucieux montages ?

Certaines séquences sont si énormes qu’il est légitime de s’interroger sur leur authenticité. À commencer par le resto choisi par la production qui semble irrécupérable. Est-il toujours en si piteux état ? «Oui», répond la production. «À chaque saison, nous recevons des centaines de candidatures de restaurateurs en détresse. Tout est passé en revue, jusqu’au moindre détail. Nous devons être sûrs que la demande correspond à la réalité. C’est une réelle enquête. Une équipe se rend sur place incognito en repérage. Le chef n’est pas au courant. C’est seulement quand les caméras arrivent qu’il réalise que son cauchemar démarre.»

Son calvaire dure plus longtemps qu’on le croit. «Ce que vous voyez en une soirée représente une semaine de tournage. À laquelle s’ajoutent les travaux et aménagements, et l’enregistrement du test final».

«Coupé et monté»

Ce n’est bien sûr pas le chef Etchebest qui règle les factures. «Tout est pris en charge par la prod. Même les clients invités ne paient rien, sauf les boissons». Toujours selon la production : «Rien n’est scénarisé !» Ce qui n’empêche pas certains de dénoncer les humiliations subies.

«Ma méthode, on peut la critiquer, je m’en fiche. Si certains se sont sentis rabaissés, c’est simplement à cause de leurs erreurs», se défend Etchebest.

D’autres chefs (rares, il est vrai) critiquent le montage et la mise en scène. Filmé en 2017, Raphaël Dessoly raconte : «Je me suis pris la tête avec mon apprenti car la prod m’a fait voir une vidéo coupée et montée. En réalité, il disait : ’Si l’affaire tourne, il m’embauche. Sinon, je m’en vais. ’ Ils n’ont gardé que ’Je m’en vais !’, pour que je le prenne mal. Ça a marché».

Et le candidat d’ajouter : «Le dernier jour, ce n’est pas nous qui faisons à manger. On a des tournages, des reprises. On n’a pas le temps de cuisiner pour quarante. On simule. Pour mon cas, ça a été fait par un lycée pro. C’est scénarisé, ça reste de la téléréalité».

Quoi qu’il en soit, dans la plupart des cas, les téléspectateurs (curieux ?) visitent les restos pour la joie des candidats remis en selle…

Cet article est paru dans le Télépro du 30/9/2021

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