Plan d’économies à la RTBF : «Cinquante degrés nord» condamné, la F1 en suspens

Plan d'économies à la RTBF : «Cinquante degrés nord» condamné, la F1 en suspens
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Pour 2015, la chaîne publique devra épargner 5,9 millions d’euros. En avant-première, nous avons pris connaissance des principales mesures à venir.



Arte Belgique existera toujours

Dans la production, c’est essentiellement sur Arte Belgique et le service des sports que les efforts vont être trouvés. Le magazine culturel «Cinquante degrés nord» s’arrêtera à la fin du mois de décembre. La convention passée entre Média Rès, qui produit le programme pour la RTBF, arrivait de toute façon à son terme. Elle ne sera pas renouvelée.

Par contre, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne retire pas toute sa subvention allouée à Arte Belgique. 1 million d’euros seront encore versés, contre 2,7 auparavant. De quoi pouvoir proposer un magazine culturel qui met tant le sud que le nord du pays en vitrine, nous dit-on. La forme du programme n’est pas encore définie, et on ne sait pas non plus si l’on conservera le nom «Quai des Belges».

Il est aussi question de proposer des soirées thématiques, toujours sous la forme d’une fenêtre sur le canal d’Arte France. Les programmes ne seront donc pas rapatriés sur La Trois.

La F1 en sursis

Parmi les autres pistes pour trouver les 3 millions d’euros restants, ce sont les droits sportifs qui pourraient en faire les frais. On sait que la Formule 1 intéresse pas mal de monde, mais il va falloir prendre son mal en patience, puisque que le contrat qui lie la RTBF avec la FIA s’achèvera seulement à la fin de l’année 2015.

Ce n’est donc pas sur cette voie-là que le service public va trouver de quoi limiter ses dépenses. D’autres compétitions sportives pourraient ne plus êtres diffusées sur les écrans ertébéens.

Retour du placement de produit

Comme pressenti, la RTBF va demander une révision de son contrat de gestion pour élargir la palette de ses rentrées commerciales. Au niveau purement publicitaire, la RTBF ne devrait pas obtenir grand-chose de plus.

La publicité pour les alcools forts (de plus de 20°) ne sera pas autorisée. Ce serait un très mauvais signal donné par le législateur. On se contenterait de reconduire les autorisations déjà accordées en 2010, c’est-à-dire les coupures dans les fictions et les documentaires, et la publicité sur les médicaments de comptoir, qui devaient justement être évaluées en 2015.

Par contre, le placement de produit refera sans doute son apparition dans les programmes de flux et les magazines. Mais pas de quoi compenser réellement les économies imposées : les investissements publicitaires à la TV sont en berne depuis l’été. La RTBF ne verra pas ses recettes augmenter significativement, murmure-t-on au boulevard Reyers.

Et les bâtiments ?

Du coté des investissements immobiliers, la construction du nouveau bâtiment à Reyers n’est pas remise en cause. L’architecte sera d’ailleurs désigné dans les prochaines semaines.

Tout comme à Charleroi, où le projet ImmoDigue/MédiaSambre poursuit son petit bonhomme de chemin. Les premières réunions entre la RTBF et Télésambre sont prévues dans les jours qui viennent…

Pierre Bertinchamps

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