Production en Fédération Wallonie-Bruxelles : Netflix et consorts vont devoir contribuer davantage

Les techniciens et acteurs de chez nous vont avoir plus de moyens à disposition © Getty Images

Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a définitivement validé jeudi une augmentation des contributions financières que doivent verser les éditeurs locaux et étrangers pour soutenir la production audiovisuelle en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Actuellement fixés à 2,2% du chiffre d’affaires réalisé par ces opérateurs chez nous, ces prélèvements vont progressivement passer à un maximum de 9,5% d’ici 2027, ce qui devrait générer 12 à 16 millions de revenus en plus chaque année, selon un communiqué du gouvernement diffusé vendredi. 

Conformément à la législation en place, tous les éditeurs audiovisuels qui ciblent aujourd’hui le marché francophone belge, et ce qu’ils soient nationaux ou internationaux, linéaires ou non-linéaires, en ce compris, Netflix, Amazon Prime ou Disney+,  doivent financer la production de programmes, films ou séries en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Les changements validés jeudi ne s’appliqueront toutefois qu’aux seuls éditeurs réalisant un chiffre d’affaires net supérieur à 700.000 euros par an. Les chaînes thématiques ne sont également pas concernées.

L’an dernier, le collège d’avis du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) avait suggéré de porter ce taux de prélèvement de 1 à 15% en fonction des éditeurs, ce qui aurait pu générer jusqu’à 26 millions d’euros supplémentaires par an. Ces changements s’inscrivent dans le cadre d’une modification du décret sur les services de médias audiovisuels (SMA) adopté en 2021 et de négociations menées depuis deux ans avec le secteur.

Outre le nouveau taux de prélèvement, le gouvernement a également fixé de nouvelles balises quant à l’usage de cet argent, notamment pour mieux soutenir la formation de techniciens ou le doublage.

Autre nouveauté : une partie des contributions pourra dorénavant être dirigée vers des programmes de flux à caractère culturel pour la télévision. Ce relèvement des contributions sera progressif et étalé jusqu’en 2027 pour permettre au marché d’absorber ces nouveaux investissements.

Cumulés avec les nouvelles obligations de la RTBF en termes d’investissements dans la production audiovisuelle, ce sont au total quelque 25 millions d’euros supplémentaires par an qui seront injectés d’ici 2027 dans le marché local audiovisuel, selon la ministre des Médias, Bénédicte Linard (Ecolo).

Comme le prévoit déjà le décret SMA, ces contributions devront être soit investies, selon le choix de l’éditeur, en coproduction ou en préachat, soit faire l’objet d’un versement au Centre du cinéma et de l’audiovisuel (CCA).

Le gouvernement a également décidé de mettre sur pied un nouveau « Fonds séries » afin de s’ouvrir dorénavant à tous les diffuseurs présents en Belgique francophone ainsi qu’à une plus large diversité de formats, et notamment l’animation. 

« Cet accord ambitieux place la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le peloton de tête des pays européens où la contribution à la production audiovisuelle est la plus élevée et permet d’envisager d’importants investissements supplémentaires, au bénéfice des auteurs, autrices, producteurs, productrices, techniciens et techniciennes de notre secteur audiovisuel », s’est félicitée la ministre Linard, citée dans un communiqué.

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