Prostitution, métier historique

«Au salon de la rue des Moulins» de Toulouse-Lautrec © Getty Images
Nadine Lejaer
Nadine Lejaer Rédactrice en chef

Dans «Le Doc Stupéfiant» ce mercredi soir à 20h50 sur France 5, Léa Salamé s’intéresse à la place que commence à occuper la prostitution dès la fin XIXe siècle dans la peinture et la littérature moderne. Mais l’histoire de cette profession décriée remonte a bien plus loin…

Il semblerait que la prostitution soit bien l’un des plus vieux métiers du monde. Elle est peinte sur les parois des cavernes, évoquée dans la Bible, sacrée et respectée en Mésopotamie, l’ancien Irak. Où dès leur plus jeune âge, des filles sont éduquées pour rendre hommage à la déesse de l’amour, Ishtar, et s’exécutent dans le temple de Babylone.

Hérodote, historien et géographe grec du Ve siècle av. J.-C., constatait alors, indigné, que des femmes ordinaires pratiquaient la chose elles aussi pour, disait-il, «acquitter leur devoir à l’égard de la déesse»… Comme un pèlerinage à faire une fois dans sa vie.

Sous les arches

La prostitution est si enracinée dans la société qu’à Athènes, au VIe siècle av. J.-C., le législateur Solon, agacé par les débordements publics dans les quartiers «chauds», impose les maisons closes surveillées par la municipalité. À Rome, on les appelle des lupanars, d’après le surnom donné aux prostituées : lupa (louve, en latin). Elles racolent dans le quartier du Trastevere, mais aussi sous les passages voûtés (fornix, en latin) – la pudeur n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui – qui entourent le champ de Mars… D’où le mot fornication pour désigner les rapports hors mariage.

Pas de ça !

Avec la naissance des religions monothéistes, fini la prostitution sacrée ! Elle est réprouvée. Condamnée même.

Extrait d’un article paru dans Télépro du 10 octobre 2019

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