Raphaël Scaini : «Remplacer Eric Laforge ? Je n’ai pas dit « oui » tout de suite !»

Raphaël Scaini plus rock'n roll que jamais sur Classic 21 ! © RTBF
Pierre Bertinchamps Journaliste

L’animateur reprend la matinale de Classic 21, dès ce lundi 11 mai. Une nouvelle case qu’il va découvrir avec une petite pointe d’émotion…

Dès ce lundi 11 mai 2020, c’est un nouveau morning qui attend les auditeurs de Classic 21 : «Coffee on the rocks», le coup de boost indispensable du matin servi par Raphaël Scaini, la nouvelle voix du réveil. «La recette du « Coffee on the rocks », c’est un café bien fort avec du sucre et des glaçons pilés», sourit l’animateur. «Les glaçons, le matin, ça réveille et le café fort aussi. La dose de sucre, c’est ce dont on a besoin pour démarrer une bonne journée et avoir de l’énergie. C’est le secret du titre !  On avait essayé plein d’autres titres, et c’est celui-là qui parle le plus. Avoir l’odeur du café dans le nez dès qu’on allume la radio… Un titre avec le mot « croissant », ce n’est pas trop le truc de Classic 21.»

Qu’est-ce qu’il y aura de neuf ?

Il va y avoir une séquence avec BJ Scott qui apportera son regard sur les États-Unis. Elle est parfois critique sur son pays de naissance, et c’est intéressant d’exploiter ça à l’antenne. C’est un contre-emploi par rapport à son émission du dimanche. Honnêtement, pour l’instant, avec Trump, il y a beaucoup de choses à dire. On va aussi faire quelque chose de novateur pour Classic 21 : on va donner la parole à des personnalités du monde médiatique (acteurs, sportifs, chanteurs, journalistes,…) qui ont des affinités avec la musique que l’on passe. Ils nous parleront d’un concert, d’un album ou d’un morceau qui les a marqués ou qui leur donne la pêche. Je vous promets qu’on aura quelques bonnes surprises…

Ce sera un nouveau ton ?

C’est ce qu’on me demande de faire. Eric Laforge était au-delà d’un collègue, c’était un vrai pote avec qui j’avais une relation particulière parce qu’on aimait les mêmes choses. Il avait son ton. Quand on m’a demandé de le remplacer, j’ai été surpris. Je n’ai pas dit « oui » tout de suite, et j’ai même très longuement hésité. J’étais encore perturbé par cette disparition. La vie continue et il faut reprendre le flambeau. C’est très particulier comme remplacement : ton pote disparaît et on te demande de lui succéder. Par rapport au ton, Etienne Dombret (directeur de la station, NDLR) m’a avoué que dès mon arrivée chez Classic 21, il y a 5 ans, ils avaient déjà pensé à moi pour remplacer Eric si ce dernier voulait changer de case. Apparemment, j’ai une voix fraîche et souriante pour ce genre d’exercice. Il faut s’attendre à un ton différent, c’est clair. Eric Laforge est irremplaçable. On l’a d’ailleurs vu aux centaines de milliers de messages reçus après sa disparation.

Votre ton est toujours un peu celui modelé sur VivaCité ?

Ça fait 5 saisons que je suis ici. Je pense que j’ai encore gardé pas mal du «moi» de VivaCité, par le côté proche des gens et parler plus. Je n’ai pas un ton professoral pour faire la leçon aux gens et leur apprendre des choses. Je suis plutôt là pour parler à l’auditeur. Être un bon pote de bureau ou leur parler dans la voiture pour faire sourire le matin. Le ton proche des gens, souriant et positif à l’antenne.

Pourquoi avoir hésité ?

C’est une nouvelle organisation. Je vais me lever à 4h du matin. Quand on est parent, ce n’est pas évident. Mais j’ai pesé le pour et le contre. Ce n’est pas une décision que j’ai prise à la légère.

Il y aura plus de «parlote» ?

Non, la priorité reste la musique et on restera dans une matinale très musicale, même si le matin, on parle plus parce qu’il y a des séquences. Et elles seront plus nombreuses qu’avant. Ce ne sera pas disproportionné. Je vais prendre le temps de trouver mes marques aussi…

C’est un exercice nouveau ?

Oui, mis à part lors de la deuxième année de «Viva For Life», je n’ai jamais fait de matinale. Mais ce n’est pas du tout la même chose. Ici, tout sera en self’op et je serai seul aux commandes dès que le micro s’ouvre. Je stresse un peu. C’est une autre mécanique et une autre dynamique.

Votre concurrent direct, c’est la matinale de Nostalgie ?

Non. Il n’y a pas de concurrent direct à Classic 21 parce que c’est une station atypique dans le paysage radio. Il y a tout un panel d’artistes que Nostalgie tourne comme Natacha St-Pier, Florent Pagny ou Pascal Obispo qu’on ne retrouve pas du tout chez nous. C’est vrai qu’eux aussi diffusent les Beatles ou Police. Nous, on proposera volontiers un AC/DC, le matin, qu’eux ne feront pas. Nous ne sommes pas sur le même public même si on sait que des gens passent de l’une à l’autre. On a aussi des auditeurs qui font les allers-retours vers VivaCité ou La 1ère.  La cible est la même, mais on n’est pas vraiment concurrents. Ecoutez les deux chaînes durant une journée, vous allez entendre la différence…

Dans quel état serez-vous, lundi matin, à 5h59 ?

Je vais être ému. Ça va être un moment très particulier. J’ai contacté la compagne d’Eric quand j’ai pris la décision de reprendre sa case horaire parce que je ne voulais pas qu’elle l’apprenne par la presse. Elle m’a rassuré parce qu’Eric m’appréciait réellement. Elle était contente que ce soit moi. Ça fait partie des choses qui me font être serein. C’est un peu bête, ça me touche. C’est clair qu’en ouvrant l’antenne je serai très ému. Et aussi en fin d’émission, en passant le relais puisque c’était souvent un petit dialogue entre lui et moi…

Entretien : Pierre Bertinchamps

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