Rififi à Charleroi : la RTBF veut parler aux «barakis» !

Rififi à Charleroi : la RTBF veut parler aux «barakis» !
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Pour relever la tête face à la concurrence, la direction de la RTBF demande aux journalistes carolos d’être moins pointus dans leurs comptes-rendus…

On s’en doutait un peu, le mois dernier, quand en plein milieu de la saison, la direction de VivaCité opérait un virage à 180° à Charleroi. L’arrivée d’Alain Simons dans la matinale était la première pierre visible d’un changement de cap du décrochage carolorégien du service public.

Nouvelle ligne éditoriale

Nous l’indiquions à l’époque, les sondages ne sont pas très bons pour «Charleroi Matin». Alors que VivaCité performe en Wallonie, le Hainaut, et plus particulièrement Charleroi, sont (très) à la traine avec 11,7 % de parts de marché et 45.775 auditeurs par semaine sur les arrondissements de Charleroi et Thuin.

Bel RTL et Radio Contact sont nettement préférés par les auditeurs Carolos. Un comble puisque la station de la RTBF y propose un décrochage local.

L’ancien animateur de Bel RTL doit rendre la matinale «Charleroi Matin» plus divertissante, tout en ne négligeant pas l’aspect informatif. Du coup, c’est toute la ligne éditoriale qui est revue.

Des cours de «barakis» !

Du côté de la rédaction, des efforts seraient aussi à faire, et de façon plus surprenante ! Les infos données dans les flashes sont jugés «trop élitistes» par la direction qui préfère que l’on parle à des «diplômés du primaire» (comprenez les fameux «barakis»).

Pour motiver les troupes, une «belle-mère» serait chargée de donner le bon ton aux équipes du Bureau local d’information de Charleroi, nous précise-t-on.

Une question de survie ?

Une situation qui a poussé le Chef d’édition régional, Alain Vaessen, à la démission. De son côté, la RTBF nuance les propos dans la presse.

Une radio de service public doit s’adresser à tout le monde et être comprise de tout le monde, «du baraki au chirurgien».

Charleroi pourrait faire école au sein de la RTBF et de la station régionale, d’autant que si les audiences ne partent pas à la hausse, le bureau local et le décrochage seraient même menacés.

En attendant les prochaines audiences

L’arrivée de «Viva for Life» cette année à Charleroi n’est donc pas qu’une vitrine pour la ville, ce serait aussi un accélérateur d’audiences (et donc de rentrées publicitaires) comme ce fût le cas pour Liège.

Au passage, la mise à l’antenne d’Alain Simons, un 23 mars, a pour objectif de pouvoir déceler un frémissement des choix du public puisque les sondages du CIM ont démarré au début du mois d’avril.

C’est lors de la vague du mois d’août que l’on saura si le pari carolo est en passe d’être réussi.

En attendant, l’ambiance n’est pas au beau fixe au Pays de Charleroi…

Pierre Bertinchamps

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