RTL ne touchera pas aux speakerines !

RTL ne touchera pas aux speakerines !
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Invité au Cercle B19 en Brabant wallon, Philippe Delusinne en a profité pour évoquer l’arrivée de TF1 sur le marché publicitaire belge, et ses conséquences pour RTL.

C’est le quotidien L’Echo qui en parle, L’administrateur-délégué de RTL Belgium, Philippe Delusinne, a profité de sa venue à l’antenne brabançonne du cercle d’affaires B19, la semaine dernière, pour revenir sur l’avenir de RTL après l’arrivée de TF1 Belgique.

On avait déjà évoqué le plan «Evolve» qui traçait les contours de la refonte du modèle RTL en Belgique. Le patron de la chaîne privée précise qu’il ne sera finalement pas présenté au début de l’été, mais plutôt à l’automne, histoire ne pas court-circuiter la grille de rentrée de ses différentes chaînes.

Des économies, mais pas sur l’offre

L’évolution ne se fera pas sans mal. Entendez par là que l’on fera des économies et qu’il y aura donc des menaces sur l’emploi, Delusinne voulait aussi rassurer : «Nous allons garder notre ADN, c’est-à-dire rester une chaîne de proximité. Et la proximité, c’est quoi ? C’est notamment l’information.» Même si c’est un poste coûteux à la télé. «C’est ce qui fait le lien entre RTL et son public.» Il ne sera pas question non plus de toucher à l’offre des trois chaînes, ni au Télévie, ni même aux speakerines, indique encore le quotidien économique.

Mais avec l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché, comme Amazon ou Netflix, RTL doit revoir son modèle économique. «TF1, c’est un élément déclencheur d’une réflexion sur notre manière de fonctionner», précise Philippe Delusinne. «La télévision se consomme désormais différemment, sur d’autres outils que le téléviseur, sur plusieurs écrans à la fois, de plus en plus en différé.» Sans détailler, le CEO lance une piste : «D’ici 4 à 6 mois, nous serons en mesure d’aller chercher des revenus ailleurs (que dans la pub traditionnelle, NDLR), en monétisant nos contenus». Il va falloir aussi produire plus en local, mais avec moins de budget.

L’ère des «digital natives»

L’emploi, c’est l’autre pan de la réflexion. Et RTL Belgium veut inverser la pyramide des âges à l’avenue Georgin. «Il y a encore des personnes qui sont là depuis plus de 30 ans. Je pense que ce temps-là est fini ; (…) il faut rajeunir les cadres avec des digital natives plus à même de comprendre le futur de nos médias. Je sais que cela fera mal, mais il faut avoir l’honnêteté de le dire», confie Philippe Delusinne. Avec tout ça, RTL doit pouvoir conserver sa rentabilité sur le long terme. «Mon métier, c’est de gagner de l’argent pour mes actionnaires, sinon on n’existe plus», conclut de façon un peu cinglante, le patron de RTL.

Le malheur des uns ne devrait pas faire le bonheur des autres… Ces dix dernières années, la RTBF a multiplié les réformes et les plans d’économies ou de départs. Et avec l’arrivée de TF1, le portefeuille du service public sera aussi touché !

Pierre Bertinchamps

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