Sacha Daout («QR» sur la RTBF) : «Il faut sortir de ses certitudes»

«Même lorsque nous donnons de bonnes nouvelles, nous parvenons à nous faire engueuler !» ©  RTBF/Fred Guerdin

Présentés par Sacha Daout, «Questions en prime» et «À votre avis» fusionnent et deviennent «QR», pour «question/réponse». Premier débat ce mercredi à 21h45 sur la Une.

Les lundis et mardis, dans la foulée du JT, «QR l’actu» permet désormais aux téléspectateurs d’interroger les experts en plateau. Le mercredi, en deuxième partie de soirée, place à «QR le débat» pour approfondir les sujets. Le journaliste Sacha Daout (46 ans) nous en explique le fonctionnement.

Comment les téléspectateurs peuvent-ils vous joindre ?

Ils peuvent facilement nous envoyer toutes leurs questions via une page Facebook, une plateforme «QR» et l’appli OPINIO. Tout est centralisé. Sans vouloir faire de pronostic, j’y vois aussi la possibilité de glisser vers d’autres sujets d’actualité au moment où la crise sanitaire commence à évoluer de façon un peu plus positive. Même si nous n’avons pas encore fait le tour des questions autour du coronavirus, nous sentons que nous pouvons traiter d’autres thèmes.

Les questions vont-elles induire les sujets ?

C’est possible et je ne m’en cache pas. Je regarde les articles les plus commentés et partagés sur le site de la RTBF et les réseaux sociaux. J’y suis assez sensible. Je réfute l’idée du journaliste qui sélectionne les sujets censés intéressés le public. Je préfère me demander quelles sont les actualités qui ont besoin d’explications. Le journaliste doit sortir de ses certitudes et d’une analyse parfois trop éloignée des réalités du terrain.

Aux débats, comme invités, en plus des experts, y aura-t-il des acteurs de terrain ?

C’est fondamental ! Ils apportent souvent un éclairage tout à fait neuf. Ils rendent les réponses plus pertinentes et plus complètes. Il y aura aussi du public présent pour poser directement ses questions.

Commencez-vous à ressentir une certaine agressivité de la part d’une partie du public ?

Tout à fait, comme les experts. Même lorsque nous donnons de bonnes nouvelles, nous parvenons à nous faire engueuler ! François De Brigode m’avait prévenu : «Le présentateur, quoiqu’il arrive, est une cible». Je l’ai assimilé et je vis avec les mails d’insultes, les commentaires hallucinants… Tout le monde devient très nerveux. Mais relativisons, il y a sept ou huit commentaires dénigrants pour cent encourageants. Je terminerai les «QR» par des notes positives, comme je le fais déjà.

Est-il exact que vous ayez fait l’objet de menaces ainsi que vos enfants ?

Oui, mais cela s’est bien calmé. Et je n’y ai pas donné suite.

Vous menez aussi campagne contre les complotistes…

Je nuance ce terme. Les complotistes sont ceux qui sont persuadés de l’existence d’un grand complot des nantis pour éliminer les plus faibles. Ils sont souvent instruits et profitent de la faiblesse de personnes ayant moins accès aux infos de qualité pour les manipuler. Ils essaient de mettre à mal la démocratie. Je me méfie de leur discours comme de la peste.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 18/02/2021

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