Sandrine Dans : «Il faut avoir des c… pour faire le métier d’agriculteur !»

Sandrine Dans est de retour à l'antenne avec la présentation des candidats © RTL-TVI
Pierre Bertinchamps Journaliste

«L’Amour est dans le pré» revient ce dimanche à 20h40 sur RTL-TVI, avec les portraits des fermiers, candidats à l’amour, dans une 12e saison un peu particulière.

Avec la crise du coronavirus, les tournages de «L’Amour est dans le pré», sur RTL, ont dû prendre une certaine distance. Mais Sandrine Dans nous promet que ça ne changera rien à la qualité et la proximité du programme. «Les tournages ont été décalés à cause du confinement», explique l’animatrice. «On a tourné dans des conditions particulières avec une équipe réduite, et chacun notre véhicule alors qu’avant nous venions en groupe. Tout le monde était masqué sauf moi quand je suis à l’image… Toutes ces situations pour le bien de tous.» Les autres années, chaque portrait était tourné en un jour, cette saison, pour rattraper le temps perdu, il a fallu en faire deux en une journée.

Pour la suite de la saison, qu’est-ce qu’il y a de prévu ?

L’épisode des Lettres, je pourrai prendre chaque agriculteur seul et respecter les règles de distanciations. Pour celui du Speed-dating, il y a moyen de mettre en place des choses pour que les consignes sanitaires soient prises. Pour la suite, on sera à la mi-juillet et on verra ce qu’on pourra faire à ce moment-là. Comme monsieur et madame Tout-le-monde, nous sommes dans l’attente des décisions pour voir comment on s’adaptera éventuellement.

Vous craignez d’avoir moins de lettres ?

Je ne pense pas parce que des personnes se trompent dans l’adresse et m’envoient déjà directement des lettres à RTL. Ça me laisse croire que l’engouement sera pareil. Je ne m’inquiète pas de trop…

Qu’est-ce qu’il y aura de piquant, cette saison ?

Nous aurons une femme et 9 hommes. Il y aura un horticulteur pour la première fois (il y a déjà eu un maraîcher, NDLR), un éleveur de chevaux et le plus jeune candidat de toutes les saisons confondues qui a seulement 22 ans. Il est ultra-mature, et il m’a épatée. Il y a toutes les tranches d’âge, tous les parcours sentimentaux et toutes les régions.

Il faut à chaque fois diversifier les activités et les régions ?

Pour équilibrer le casting et pour que le téléspectateur s’y retrouve, si vous avez 4 agriculteurs de la région liégeoise et qu’ils font tous dans la vache laitière, il y a un moment où le public est perdu, et s’ils ont le même âge, ils vont se faire concurrence. Pour la lisibilité de l’émission et pour donner le plus de chances possibles aux candidats, on prend des profils très différents, des types d’agricultures différents comme un éleveur de vaches suisses, cette saison, qui donnent un lait plus gras pour faire du fromage…

Vous repartez souvent avec des paniers dégustations ?

Je suis «pourrie gâtée» ! Je peux goûter à tout, et comme je suis gourmande et que j’adore découvrir des produits locaux, c’est génial ! Cette année, je suis rentrée chez moi avec plein de fromages. J’ai déjà eu des œufs, du beurre,… La différence cette année, avec le coronavirus, c’est que d’habitude, on mange avec l’agriculteur et on partage un repas… Ici, on devait tous manger chacun de son côté, mais ça ne m’a pas empêché de déguster plein de bonnes choses. On m’a déjà proposé de reprendre des poussins, des poules, des chèvres. Je pourrais créer une ferme pédagogique chez moi.

Vous n’avez pas envie de faire un programme qui traite de l’actualité agricole et le terroir ?

Depuis cette année, je suis ambassadrice de l’Apaq-W (avec Gérald Watelet ou Eric Boschman, NDLR). Quelque part, c’est ce que je fais dans cette fonction-là. Il y a eu très peu événements pour l’instant sur le terrain à cause du confinement, mais je relaie pas mal de choses sur les réseaux sociaux, comme les difficultés des producteurs de pommes de terre ou les fromages de chèvre puisqu’il y a eu un pic de lactation. Ça a un lien direct avec ce qui me tient à cœur, c’est-à-dire l’agriculture et le local. À côté de ça, «L’Amour est dans le pré» permet de parler un peu du boulot des agriculteurs et des difficultés qu’ils rencontrent. Mais ce n’est pas un documentaire sur la vie à la ferme.

On voit de plus en plus d’agriculteurs de l’émission passer dans d’autres programmes. Cette pipolisation vous fait plaisir ?

Certainement… Quand vous participez à un programme comme «L’Amour est dans le pré», votre visage est connu et reconnu. Et ils me le disent souvent : pour eux, c’est aussi un peu une publicité de leur activité ou leur entreprise. C’est très positif. Si la concurrence vient nous piquer des candidats, ça prouve qu’on a un bon casting. Et j’en suis fière. (Rires)

Après 12 saisons, le succès vous étonne encore ?

Bien sûr. Pas par rapport à la qualité du produit parce que je suis convaincue que ce qu’on fait est très qualitatif à tous points de vue. En termes d’audience, quand on voit comment les médias ont évolué avec tous les supports qui sont à la disposition des gens, oui, c’est un énorme succès, et qui dure depuis 12 saisons. Chaque année, je me dis que ce sera la dernière… Du jour au lendemain, les chiffres peuvent s’effondrer alors qu’on n’a rien changé. La seule émission que je connaisse qui a une longévité pareille, c’est le «Septante et un» et il cartonne toujours autant. L’une des raisons, c’est que l’amour (ou rencontrer l’amour) reste universel et intemporel ; et ça concerne tout le monde. Ça, ça ne passera pas de mode. Et je crois qu’on apporte en hiver de la lumière, du soleil, des T-shirts, de la campagne… on installe de l’été en hiver, et ça fait du bien aussi. On regarde «L’Amour est dans le pré» sans se prendre la tête. On peut la regarder au 1er comme au 2e degré.

Au fil des saisons, le côté moqueur a disparu…

Oui, quand je suis arrivée à la 3e saison ! (rires) Je peux rire de plein choses et je taquine les agriculteurs parfois, mais j’ai un vrai respect pour eux. Je ne suis pas dans la moquerie, et je crois que ça se sent dans l’échange et la confiance que l’on a mutuellement. Effectivement, lors du lancement, il y a eu des personnes qui ont voulu faire parler d’elles, et la production s’est faite avoir comme les agriculteurs. Après 2 ou 3 ans, on les a repérées et elles ont compris que ça se retournait contre elles. «L’Amour est dans le pré» est une téléréalité, mais pour moi, ce n’est pas du tout la même chose que «Les Anges». Il n’y a pas de scénario, ni de la provocation. On filme juste la réalité de l’être humain avec ses défauts, mais il n’y a pas d’idée de faire le buzz.

120 agriculteurs célibataires en 11 ans, c’est beaucoup pour la Wallonie ?

C’est beaucoup, mais en même temps, les agriculteurs me disent qu’il y a de moins en moins de fermes dans les villages. Il faut tirer une sonnette d’alarme par rapport à la difficulté qu’ils ont de tenir le coup. Ça me fait peur… Il faut faire quelque chose pour relocaliser et re-consommer des produits de saison. Il y a des célibataires parce qu’il y a des accidents de la vie, des gens qui veulent se caser à un certain âge, qui veulent refaire une vie ou qui ont passé trop de temps dans leur entreprise pour chercher l’âme sœur.

Vous pourriez tout lâcher pour entreprendre un métier agricole ?

Non. Et pas parce que je n’ai pas envie, c’est un métier fascinant et qui nous ramène les pieds sur terre. Pour moi, c’est même très important. Honnêtement, je n’ai pas leur cran et leur courage. Il faut des c… pour faire ce métier. Il faut relever ses manches jour et nuit. Et c’est valable aussi pour d’autres professions comme les infirmiers, les boulangers… qui sont très dures. On doit être tributaires de plein de choses. Je pourrais partir un mois pour donner un coup de main dans une ferme avec plaisir.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Découvrez la bande-annonce de l’émission :

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