«The Square» (Arte) : quand l’art dérange

Dans ce tableau mordant d’une société promise au naufrage, Claes Bang est d’une classe époustouflante © Arte

Drôle, ambitieux, le film du Suédois Ruben Östlund a raflé la Palme d’Or à Cannes en 2017. Cette année-là, le jury a fait preuve d’audace en couronnant un long métrage inclassable.

À la tête du prestigieux Musée d’art moderne et contemporain de Stockholm, l’élégant Christian prépare une exposition, intitulée «The Square», qui invite le visiteur à révéler les aspects les plus positifs de sa personnalité… Mais le conservateur se fait voler son portable en rue et perd petit à petit les pédales. Lorsque le voleur est localisé dans un immeuble, il dépose une lettre de menace vengeresse dans toutes les boîtes et s’attire les foudres de plusieurs locataires !

À travers cette histoire, le cinéaste en profite pour traiter des thèmes sérieux (la dictature du politiquement correct, la montée du syndrome sécuritaire, le fossé grandissant entre les riches et les pauvres, la place de l’art au quotidien…) sur le ton de la comédie. Il révèle aussi l’acteur Claes Bang (Christian) au grand public et offre à Elisabeth Moss («La Servante écarlate») un personnage savoureux de journaliste.

«À travers mes films, je veux provoquer une réaction du spectateur pour tenter de combattre des attitudes ou des préjugés, pour susciter une réflexion. Mais, en tant qu’artiste, il faut faire attention sur comment on provoque et sur quel sujet», a confié Ruben Östlund.

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