Télévie : de petits dons pour l’homme, un grand pas pour la recherche !

Télévie : de petits dons pour l’homme, un grand pas pour la recherche !
Pierre Bertinchamps Journaliste

En 27 ans, le Télévie a permis à la lutte contre le cancer de faire un pas de géant. Petit résumé des évolutions dans la lutte contre la maladie.

C’est en 1989 que le Télévie voit le jour, à l’initiative du Comte Jean-Pierre de Launoit, de Jean-Charles de Keyser et d’Arsène Burny. La première édition récolte 81.274.280 BEF (un peu plus de 2 millions d’euros). À l’époque, c’est la leucémie que l’opération voulait vaincre.

Première grande évolution en 1990 avec le financement du Registre des donneurs de moelle. De 5.000 donneurs à l’époque, le Registre est passé, grâce au Télévie, à plus de 70.000 donneurs potentiels en 2015 ! Côté médical, l’évolution passe par le lancement des techniques de biologie moléculaire pour déceler la «maladie résiduelle», c’est à dire la persistance de cellules leucémiques en très petit nombre malgré les traitements.

En 1994, le Télévie fait une grosse campagne pour que les maman qui accouchent fassent don du sang de cordon.C’est aussi la création d’une banque interuniversitaire de sang de cordon. En 2015, elle contient 18.000 greffons. Trois ans plus tard, la recherche avance sur la cryopréservation de tissu ovarien. Le Télévie soutient des laboratoires spécialisés dans la fertilité qui permettent la «cryopréservation» de tissu ovarien. Et en 1999, on instaurera des programmes de soutien psychologique aux patients atteints d’un cancer. Avec en parallèle, des formations en communication pour annoncer des diagnostics graves.

En 2000, plus de dix ans après le premier Télévie, les choses s’accélèrent avec un programme interuniversitaire de recherche sur les cellules souches mésenchymateuses, définies par Arsène Burny comme «ces magnifiques cellules qu’on peut utiliser pour réparer des tissus». Et en 2001, ce sera on découvrira des médicaments ciblés. Une mise au point, grâce aux progrès de la biologie moléculaire, de nouveaux médicaments «ciblés» ou «intelligents».

Durant l’année 2003, le Télévie encourage l’acquisition, par les hôpitaux universitaires, d’appareils permettant d’établir la «carte d’identité» du cancer propre à chaque patient. En 2004, ce sera la première naissance après cryoconservation. C’est le résultat du projet lancé en 1997. Des jeunes filles deviennent mamans après avoir subi une chimiothérapie intensive.

En 2005, un nouveau grand pas est franchi grâce à l’épigénétique ou l’ensemble des mécanismes moléculaires ayant lieu au niveau du génome et de la régulation de l’expression des gènes. Des premiers médicaments agissant par épigénétique s’avèrent efficaces contre certains cancers.

2006, ce l’avènement des traitements de radio-immunothérapie. C’est-à-dire, l’injection au patient de substances radioactives capables de repérer les métastases cancéreuses et de les détruire en épargnant autant que possible les tissus sains environnants. Dès 2010, la recherche s’intéresse aux cellules souches mésenchymateuses et leurs multiples propriétés.

En 2014, une autre grande victoire grâce au Télévie. La découverte d’une nouvelle voie afin de traquer les métastases. Une molécule  permet d’empêcher, dans les cellules cancéreuses, la production exagérée de radicaux libres favorisant la formation de métastases.

Enfin, en 2015, le Télévie permet de nouvelles perspectives de traitement du cancer du sein «triple négatif». Un cancer très agressif parce que cellules cancéreuses sont négatifs pour trois domaines différentes, dont deux récepteurs hormonaux. Une autre découverte, toujours l’an dernier, la diminution du risque de développer un cancer du col de l’utérus par la cryogénisation des cellules suspectes.

Malgré ces bonnes nouvelles, le combat du Télévie n’est pas encore vain. Dans les prochains mois, plusieurs projets novateurs seront consacrés à mieux comprendre pourquoi nos systèmes de défense ne sont pas assez efficaces contre les cancers avec un espoir concret d’application chez les patients dans un futur proche. De nombreux chercheurs vont aussi travailler à mieux comprendre comment la faible oxygénation de certaines parties des cancers favorise leur croissance et leur évolution défavorable et où des traitements nouveaux sont espérés dans un proche avenir. 

Les recherches sur les leucémies continuent pour améliorer encore les chances de guérison.Ces travaux sont souvent rendus possibles parce que les chercheurs trouvent dans les tumorothèques des échantillons de tumeurs qu’ils peuvent alors utiliser. Les patients en acceptant la mise en tumorothèque d’un échantillon de tumeur ou de sang, participent au progrès, ils sont des acteurs. Avant 1989, 80% des enfants ne survivaient pas à une leucémie. Depuis la création de l’opération, ce pourcentage est devenu 80% de guérison !

En 27 ans, le Télévie a engrangé 152.399.182€ de dons, soit 6,147 milliards d’anciens francs ! Un énorme pas pour faire avancer la recherche.

Pierre Bertinchamps

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