[Théâtre] Martin Lamotte : irrésistible «Papy fait de la résistance» !

Papy n’existait pas dans la pièce originale. Martin Lamotte a écrit pour lui ce rôle qui, au cinéma, était tenu par Michel Galabru © France 2/Bonne Pioche Télévision/Lorène Carpentier

Une pièce à succès, coécrite avec Christian Clavier en 1981, devenue film culte en 1983 : «Papy fait de la résistance» est à (re)voir sur scène dans une version 2021, ce mardi à 21h05 sur France 2. Rires garantis !

Cette fois, Martin Lamotte reprend la rôle du grand-père, tenu au cinéma par Michel Galabru.

En 1981, comment est née l’idée de cette pièce ?

À l’origine, Christian (ndlr : Clavier) et moi appartenions à deux troupes théâtrales différentes. Lui au Splendid, moi à la Veuve Pichard, et nous souhaitions écrire une pièce interprétée par les comédiens des deux bandes. Nous avions commencé plusieurs ébauches et l’idée est venue, tout à fait par hasard, de se moquer des films français grandiloquents sur la résistance, avec une parodie sur ce sujet. À l’ouverture du Théâtre Splendid Saint-Martin, comme Balasko, Jugnot et les autres s’étaient séparés pour voler de leurs propres ailes, le théâtre n’avait aucun spectacle à afficher. Christian m’a alors appelé pour terminer l’écriture de «Papy…».

Parmi les pièces dont vous êtes l’auteur, pourquoi avoir choisi de reprendre celle-là ?

J’avais envie de la remonter depuis longtemps. J’avais vu plusieurs reprises de succès théâtraux. Elles avaient déçu le public car les comédiens se contentaient de reproduire l’original sans rien ajouter de nouveau. Or, pour adapter la pièce au cinéma, les scénaristes n’avaient déjà pas hésité à délirer. Pour cette reprise sur scène, nous avons donc, nous aussi, lâché la bride !

Qu’y a-t-il de neuf dans cette version 2021 montée au Théâtre de Paris ?

Avec le metteur en scène Serge Postigo, nous avons intégré des scènes inédites et des nouveaux personnages. Ne pouvant pas avoir 200 comédiens sur scène, tout en préservant l’essence de l’histoire, nous avons réalisé un beau mélange entre la version théâtrale et celle de l’écran. Ceux qui ont aimé le film apprécieront la pièce et ceux qui connaissaient la pièce s’amuseront des clins d’œil au cinéma. En outre, dans la première version, malgré le titre, Papy n’existait pas. Comme, à mon âge, je ne peux plus jouer Super Résistant, j’ai naturellement écrit le rôle du Papy pour moi ! Ce nouveau rôle plaira sûrement aux amateurs du film.

La mise en est scène impressionnante !

Pour avoir un œil neuf et totalement extérieur, j’ai demandé à Serge Postigo, spécialiste des comédies musicales très célèbre au Canada, de se charger de ce travail délicat. Il ne s’est pas contenté de mettre en scène, il joue aussi le rôle du général Spontz ! Tourner la captation télé avant de la jouer face à un vrai public était un peu stressant, mais tout s’est bien passé. Pour une comédie, il est indispensable de tester les réactions devant des spectateurs qui ont payé leur place. Les amis, c’est sympa mais ils sont souvent indulgents ! (Rires)

Prenez-vous autant de plaisir dans le rôle du Papy que celui de Super Résistant ?

Oui car c’est une pièce chorale et, moi, j’adore ça. Nous sommes, ensemble, tous responsables des uns des autres pour porter la même pièce. La troupe est le cœur même du théâtre. Tous les comédiens sont admirables.

Le film avait coûté «plus cher que le Débarquement» (slogan sur l’affiche) ! Est-ce le cas de la pièce ?

(Rires) C’était une référence au casting prestigieux ! Du plus petit au plus grand rôle, le producteur du film n’avait engagé que des acteurs connus ! Pour la pièce, nous avons auditionné plus de 150 comédiens et retenu, sans critère de ressemblance, ceux qui correspondaient le mieux aux profils des personnages.

Cet article est paru dans le Télépro du 27/5/2021

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