«VEWS», la révolution de l’info sur la RTBF

«VEWS», la révolution de l’info sur la RTBF
Pierre Bertinchamps Journaliste

Dès ce lundi 2 octobre, l’info sur La Deux change de look et de style. «VEWS» va tenter de séduire les jeunes surinformés. Un nouveau défi…

Fini les JT de papa sur La Deux. Après plus de six ans de bons et de loyaux services, la RTBF met «Le 15 minutes» et «Le 12 minutes» au placard. Mais l’info spécifique au public de La Deux ne passe pas à la trappe, et dès aujourd’hui, l’info de la deuxième chaîne se conjugue en «VEWS».

Mais Kesako ? «VEWS», c’est la contraction de «vidéo» et «news». «C’est une nouvelle offre d’info vidéo faite au départ de l’actualité», explique Laurent Henrard, présentateur en alternance de VEWS. «L’objectif est d’avoir des modules vidéo publiés en priorité sur les réseaux sociaux et le web.» En télé, la chaîne aura toujours deux rendez-vous d’info. Le premier de 6 minutes à 18h, et le second, à 22h30, et qui passe de 12 à maximum 20 minutes.

Autre nouveauté, c’est le studio virtuel. La manière de présenter le JT est rajeunie. Le présentateur n’est plus un homme tronc (assez statique), mais va voyager dans le décor. La présentation se fera donc debout. «On y retrouvera les modules de la journée, mais aussi l’actualité de la soirée qui pourra toujours être traitée soit par un duplex ou une séquence plutôt classique.»

À la barre, on retrouve aussi Eric Boever. «Je suis le lien entre le public habitué du «12 minutes». C’est un public spécifique, qui n’a pas le temps de regarder un autre journal télévisé. Ce sont des personnes qui ont une vie très active et qui rentrent tard. Bref, ils s’informent en fin de soirée. C’est un public qu’il faut garder, mais on doit aussi pouvoir conquérir les gens surinformés et qui ont déjà tout vu de  ce qui s’est passé durant la journée. Eux aussi ont besoin d’avoir un peu de décryptage

L’objectif est de toucher les «millennials». «Ce sont les 18-25 ans qui consomment ce genre de vidéos sur les smartphones», précise Laurent Henrard. «On ne fera pas du « Petit journal », parce qu’eux, leur business était de faire du décalé. Là où nous on cherche à faire un angle différent, c’est-à-dire, le « pas de côté ».» «Mais nous n’inventons rien», ajoute Eric Boever. «On utilise les codes actuels des smartphones, où tout doit être écrit, pour que les gens lisent et regardent n’importe où. On n’écoute plus les commentaires quand on regarde une vidéo dans un tram ou un lieu public. Il y a une grammaire et un graphisme liés aux nouvelles technologies. On le verra – peut-être un peu moins – aussi à 22H30.» «VEWS» s’est inspiré de ce qui se fait déjà à l’étranger, notamment chez nos voisins allemands, avec «ZDF+» (d’où le nom de code «RTBF+» au départ) ou à france:info.

«On m’a gardé pour mon ton», sourit Boever. «Ce n’est en tout cas pas pour mon implication sur les réseaux sociaux, parce que j’y suis assez peu. Mais attention, ce que je fais reste journalistique, l’intention n’est pas de faire du Yann Barthès. On ne met pas autant d’ironie et de recul qu’eux. « VEWS » est avant tout un rendez-vous d’information dans lequel on peut faire un petit clin d’œil.» Mais les fans d’Eric Boever vont être un peu déçus : la petite dose d’humour de fin de JT saute…

Le projet repose sur une équipe de six journalistes, avec un éditeur propre, et il y aura des reprises de séquences des autres JT de la RTBF, qui seront «toilettées» pour être au goût de «VEWS». Pour la petite histoire, Ophélie Fontana devait intégrer l’équipe à l’arrêt du «15 minutes». C’est finalement Laurent Henrard qui a repris le flambeau, en mai dernier.

La révolution de l’info à la RTBF est en marche !

«VEWS», à 18h et 22h30, sur La Deux.

Pierre Bertinchamps

Découvrez ci-dessous un exemple de séquence «VEWS» :

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