Walid : «Être enfermé dans le Cube de Viva for Life me fait peur»

Walid : «Être enfermé dans le Cube de Viva for Life me fait peur»
Pierre Bertinchamps Journaliste

L’animateur co-anime la quotidienne de Viva for Life. Très actif dans le monde associatif, la pauvreté infantile, Walid connaît les dégâts qu’elle peut engendrer.

Cette édition 2018, c’est aussi votre retour à la télévision ?

Je ne parle jamais de retour puisque je ne suis jamais parti ! (Walid est aussi la voix off des bandes annonces de la RTBF, NDLR) Mais ici, c’est juste m’associer à une cause qui me touche vraiment. Il n’y a pas pour moi un besoin d’être systématiquement présent en télé. On m’a proposé cette émission, j’ai répondu présent tout de suite.

Pourquoi ?

La solidarité est une valeur que l’on doit défendre. Je suis un vagabond, et je vais là où le vent me mène. Ce n’est pas un retour dans quoi que ce soit. Je fais les choses qui me plaisent et c’est le cas de Viva for Life.

On le sait moins, mais en dehors des médias, vous aidez les jeunes…

C’est plus qu’évident d’être ici. Comment peut-on renvoyer l’ascenseur quand on a pris conscience de la chance que l’on a au quotidien. La chance de pouvoir manger et avoir un toit. Aujourd’hui, on ne saisit pas souvent ces petits bonheurs simples de la vie ou d’avoir des enfants. La force que ça peut donner pour se dépasser, et même si parfois on réagit peut-être égoïstement, on peut aussi faire les choses avec et pour les autres. Contrairement à ce qu’on peut penser, je suis hypersensible. En 2018, l’argent prend de plus en plus de place, et il faut pouvoir trouver les moyens de pouvoir faire des choses. En tant que parent, on est désarmé face à ça. Ce n’est pas évident de l’accepter. Au-delà de la détresse, une colère commence à s’exprimer. Viva for Life tente d’y mettre des mots justes et trouve des solutions pour remédier à ces couacs. C’est juste une petite goutte d’eau, mais chaque petit pas est une grande avancée.

Ce ne serait pas mieux de mettre en lumière cette cause toute l’année ?

On doit le faire toute l’année. Ici, nous sommes à quelques jours des fêtes, et c’est justement une période difficile pour beaucoup de personnes. Dire à son enfant, «je ne peux pas !», c’est atroce.  Et je sais ce que c’est de vivre ça. Je l’entends souvent. Viva for Life, c’est un peu le caillou que l’on lance dans l’eau et qui fait des ondes. Ça paraît anodin, mais ça apporte beaucoup pour des familles.

Vous avez l’impression que ça bouge ?

On vit dans un monde où les gens se renferment de plus en plus sur eux-mêmes. On a tellement à apprendre de la différence des autres. Je le répète souvent : j’ai la chance de vivre avec une femme qui a une culture différente de la mienne. Nos enfants sont issus de ces deux cultures, et l’amour qui se dégage de tout ça, c’est ce qu’il y a de plus beau…

Nous ne sommes finalement que de passage dans ce monde. Les choses s’enveniment aujourd’hui parce qu’on ne fait pas les choses simplement, on préfère se les compliquer. Et parfois ce qui doit être simple est compliqué à faire ! Notre mission, c’est de savoir tendre une main, pour que le jour où un accident de vie nous arrive, quelqu’un vous dise «ne t’inquiète pas t’es pas tout seul !».

C’est loin du Walid qui fait de l’humour à la radio ?

Je ne fais pas de l’humour, je fais de l’humeur. Ce sont deux choses différentes. L’humour est une promesse. L’humeur est ce que je suis moi. Si j’ai envie de pleurer, je pleure ou si j’ai envie de crier, je crie, mais tout se fait avec le cœur chez moi.

C’est une face de vous que l’on connaît moins…

J’aime les gens pour ce qu’ils sont. J’espère être dans cette justesse-là au quotidien. Cette opération me touche réellement.

Vous iriez dans le Cube ?

Ça demande un vrai effort… Sara, Ophélie et Adrien ont cette force que je n’ai peut-être pas. Ça me fait peur ! Même si on est accompagné, on reste seul pendant 6 jours… Mais je pense que je le ferais pour tenter de dompter cette peur.

Vous voyez le montant de 5 millions d’euros inscrit sur le chèque final ?

Plus que ça ! Cinq millions, c’est faisable. Il n’y a pas de petits dons, mais j’ai envie aussi d’appeler ceux pour qui quelques milliers d’euros, ça ne représente rien de donner aussi. Vous avez de la chance, faites-en profiter d’autres !

Entretien : Pierre Bertinchamps

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