Y a pas de mal à se faire du bien !

L’origine du mal se trouve, chez les penseurs croyants, dans l’imperfection générale de l’homme, ou mal «métaphysique» © Getty Images

Les origines du mal : une énigme pour les philosophes. C’est une étrange notion. Le mal et le cortège d’images sinistres qu’il entraîne dans son sillage dès que son nom est prononcé semblent coller à la peau de l’Humanité depuis la nuit des temps. Le magazine d’Arte, « Streetphilosophy », « Découvre le mal » ce samedi soir, à 23h15.

Mais au fait, quel est donc ce maléfique personnage qui hante nos vies et nos esprits ? Quelle relation entretient-il avec le bien, son ennemi héréditaire ? L’un triomphera un jour de l’autre, à jamais ? Philosophes et penseurs de tout poil les observent et les dissèquent comme deux inséparables adversaires chevillés l’un à l’autre.

La faute au serpent

La beauté du jardin dans lequel ils se promènent côte à côte défie l’imagination. Ils sont beaux, nus, seuls au monde et la nature offre à ce couple ce qu’elle a de meilleur. Jusqu’à cette rencontre maudite. Leur route croise celle d’un arbre. Est-ce un figuier ? Un citronnier ? Une vigne ? Un pommier décide certains, sans avoir assisté à la scène. Et voilà que surgit un serpent. Enroulé sur une de ses branches, il descend lentement et susurre à l’oreille de la femme : « Prends la pomme qui pend ici et tends-la à ton homme ». Il y a juste un hic : celui qui leur a permis de vivre ici dans ce jardin d’Éden le leur a interdit : tout ce que vous voulez, mais pas croquer le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Coup d’œil à gauche, coup d’œil à droite, rien à carrer : Ève tend la pomme, Adam croque le fruit défendu et c’est parti pour le péché originel, bye bye la vie éternelle. Pour la bible et plus spécifiquement l’Ancien Testament, c’est ainsi que tout a commencé et que le mal entre par la grande porte dans l’histoire de l’Humanité.

Rousseau et l’âme humaine

Bien des années plus tard, il est encore question de pomme puisque c’est au pays de Guillaume Tell que nous fixe rendez-vous un certain Jean-Jacques Rousseau. Orphelin de mère, abandonné par son père à l’âge de 10 ans, le petit Suisse a très tôt l’occasion de s’interroger sur l’âme humaine et ses errances. Il a 38 ans lorsqu’il écrit dans son « Discours sur les sciences et les arts » : l’homme naît naturellement bon et heureux, c’est la société qui le corrompt et le rend malheureux. Finie la notion de péché originel. Que les réponses soient apportées par l’Ancien Testament, Jean-Jacques Rousseau, Schopenhauer ou Kant la question reste la même : d’où vient le mal ?

La suite de l’article est à lire dans Télépro du 28 novembre.

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