Zabou Breitman («Le Diable au cœur») : «Le cœur a ses raisons…»

«En amour, tout est possible et envisageable», affirme Zabou Breitman (avec Maxence Danet-Fauvel) © France 2

Dans un téléfilm diffusé ce mercredi à 21h05 sur France 2, elle incarne une femme prise dans les tourments d’une passion coupable.

«Le Diable au cœur» est un téléfilm inédit écrit par Bernard Minier, auteur de romans policiers à succès, et la scénariste Laura Muñoz. Zabou Breitman (61 ans) y joue la directrice d’une agence de liberté conditionnelle qui entame une passion féroce avec un jeune homme qu’elle est chargée de réinsérer.

Que peut-on dire de Catherine Borowiak, votre personnage ?

Nous sommes dans un thriller psychologique, presque à la manière d’un Hitchcock contemporain. Catherine est un personnage très contrasté, ce qui donne lieu à des scènes extrêmement dures. Mais celles-ci font partie de la manipulation machiavélique qui est au cœur de cette relation amoureuse. J’ai été scotchée lorsque j’ai appris que France 2 avait accepté ce scénario courageux qui traite d’un sujet compliqué, avec une certaine audace et dans une forme de crudité. Le titre fait évidemment référence au roman «Le Diable au corps», mais dans lequel, contrairement au téléfilm, il n’y a aucune manipulation.

Raconter la relation amoureuse entre un jeune homme et une femme plus âgée sort de l’ordinaire…

Pourquoi ? Un homme doit être forcément plus âgé qu’une femme ? Aujourd’hui, on dit d’une femme d’âge mûr au bras d’un jeune homme qu’elle est une cougar, alors qu’on ne qualifie pas un homme avec une jeunette de vieux porc ! On est pourtant dans le même cas de figure, mais cette situation incroyable est d’une misogynie sans nom.

Comprenez-vous le comportement de Catherine ?

Bien sûr. Le cœur a ses raisons et, entre adultes consentants, en amour tout est possible et envisageable. Catherine sauve Hugo jusqu’au moment où elle se perd car à vouloir sauver les gens à tout prix, on peut se noyer. Lui maîtrise la situation alors qu’elle est complètement tombée sous sa coupe. C’est un film très humain qui montre une relation qui existe dans la vie.

Outre la manipulation, le téléfilm parle aussi du désir, du couple, d’amour, de sexe, d’infidélité ainsi que de la violence qui sévit dans certains quartiers, dans les lycées et au sein de certaines familles. Parmi tous ces sujets abordés, quel est celui qui vous touche le plus ?

Le thème de la manipulation est très beau. Cette femme d’une cinquantaine d’années, qui mène une vie heureuse, mais routinière a, tout à coup, le sentiment de retrouver sa jeunesse, son insouciance et une certaine extase. Elle se sent à nouveau belle, désirable, aimée et se laisse séduire par ce jeune garçon.

Que pensez-vous de la diffusion de ce téléfilm en première partie de soirée ?

J’adore ! Je suis fière de notre télévision. Lorsque j’ai appris la nouvelle, je suis restée interloquée. Mais il faut bien souligner que, grâce au talent du réalisateur Christian Faure, nous sommes vraiment dans le haut de gamme.

Cette interview est parue dans le magazine Télépro du 3/12/2020

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