«Muganga» : «C’est plus qu’un film, on porte une parole et un combat»

Marie-Hélène Roux, réalisatrice du film, et le Docteur Cadière © Télépro
David Barbet Animateur

Le film «Muganga» sort au cinéma ce mercredi 24 décembre. Certains combats peuvent changer le cours de l’histoire.

Denis Mukwege, médecin congolais et Prix Nobel de la paix 2018, soigne des milliers de femmes victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo. Sa rencontre avec Guy Cadière, chirurgien belge, va permettre d’accentuer cette action malgré les pressions.

Rencontre avec Marie-Hélène Roux, réalisatrice du film, et le Docteur Cadière. 

Comment est né l’idée du film ? 

Marie-Hélène Roux : J’ai eu l’idée en lisant le livre de Denis Mukwege et du Docteur Cadière. Je me rends compte du travail exceptionnel de ces hommes qui redonnent de la dignité à des milliers de femmes. Il faut faire un film pour qu’on en parle. J’ai dû avoir la confiance des docteurs.

On imagine un tournage chargé en émotions. Quels ont été les difficultés et les défis du tournage ? 

MHR : C’était le plus simple à faire le tournage. On avait une responsabilité. C’est plus qu’un film, on porte une parole et un combat. Tout le monde donne le meilleur. 

Vous commencez le film avec une scène ultra-violente. Avez-vous hésité à la diffuser ? 

MHR  : C’était en moi, on devait mettre cette scène. J’avais imaginé la scène avant même de faire le reste. 90 % des gens ne voulaient pas du film à cause de cette scène. Mais aujourd’hui, je reçois énormément de messages positifs la concernant. 

Avez-vous reçu des pressions avec la sortie du film ? 

MHR : Non, aucune. Les pressions ont eu lieu avant. Certains se sont retirés du financement sans aucune raison valable. 

Docteur Cadière : Je n’ai pas été fortement impliqué dans le développement du film. Marie-Hélène a mis dix ans à le sortir, c’est un long combat. J’ai été préservé de cette fiction. 

Quelle a été votre réaction en voyant le film sur votre histoire ? 

Docteur Cadière : Pour moi, la phrase la plus importante du film est la suivante : « Il faut répondre à la haine par l’amour ». Concernant mon personnage, j’ai trouvé que le curseur avait été poussé un peu haut. Je ne suis un écorché vif, je suis un indigné. 

Retrouvez l’intégralité de l’interview en vidéo ci-dessous :

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