Eurovision : Brussels Calling ?

L’Europe semble sous le charme du son de Mustii. Rien n’est encore joué, mais la Belgique peut rêver à sa deuxième victoire à l’Eurovision.

De mémoire de spécialiste et (un peu) critique de l’Eurovision, on a rarement été aussi près de la victoire au Concours Eurovision de la chanson que cette année. Et franchement, on peut vraiment y croire !

On a une bonne chanson, un bon chanteur, un vrai showman et tout un univers autour de Mustii qui tient la route, et qui, jusqu’ici, a déjà séduit l’Europe au travers des « pré-parties » aux quatre coins du continent. Elles servent un peu de promotion des candidats avant ce que les fans appellent leur Semaine Sainte, soit celle où sont diffusés les trois shows.

À quelques heures de la 2e demi-finale où la Belgique sera en lice, les prédictions sont bonnes. Les fans prédisent à Mustii une 4e place (en finale) et les bookmakers – en attendant son show ce jeudi soir – le placent dans le top 10. On peut se mettre à rêver de ramener le trophée à la maison !

Rêver… à ce qui pourrait se passer en 2025. Il se murmure dans les couloirs de la RTBF qu’une délégation de hauts dirigeants du service public assisterait à la finale du samedi, à Malmö, histoire peut-être de prendre les premiers contacts au cas où…

Si en 1987, le choix de salle où organiser l’Eurovision a été chaotique, en cas de nouvelle victoire, les choses seraient déjà pliées, et RTBF et VRT obligées de s’entendre. Toujours selon la rumeur, on resterait au Heysel, mais à l‘ING Arena (Palais 12).

Niveau financement, en plus de la dotation de l’UER (13 millions d’euros) pour produire le show, le gouvernement fédéral pourrait mettre la main au portefeuille au nom du rayonnement de la Belgique. Et les offices du tourisme seraient probablement mis à contribution. En 2015, en Autriche, le bureau du tourisme de Vienne avait mis 1 million d’euros sur la table pour promouvoir la ville au travers des cartes postales du show. Et il a récupéré de images de qualité ultra-professionnelle pour sa communication par la suite. On appelle ça un bon investissement…

J’en vois qui rient derrière leur écran : «La Belgique ne gagnera plus jamais !» «P’tête bien que oui, p’tête bien que non…» En tout cas, pour cette 68e édition, notre pays a mis toutes les chances de son côté, et rien que pour ça, un peu d’«euro-patriotisme» pour encourager Mustii le porterait un peu plus vers une victoire tant espérée !