Kennedy, un nom maudit

Les assassinats de JFK (le 22 novembre 1963 à Dallas) et de son frère Robert Kennedy (le 6 juin 1968 à Los Angeles) ne sont que les deux exemples les plus connus de la saga maudite du clan Kennedy © Arte/Public Domain
Alice Kriescher Journaliste

C’est l’une des dynasties les plus célèbres au monde, et pourtant, malgré la gloire et la fortune, de nombreux drames ont émaillé la famille Kennedy. Ce dimanche à 22h50, Arte diffuse le documentaire «Les Kennedy : Une fratrie américaine».

Chez les Kennedy, il y a bien sur John, 35e président américain, assassiné en 1963, et Robert, qui subira le même sort que son frère, en 1968. Mais la fratrie ne s’arrête pas à ces deux stars de la politique… et les tragédies non plus !

Clan irlandais

Le rêve américain des Kennedy débute en 1849. Patrick Kennedy, modeste fermier irlandais, met le cap sur les États-Unis. Dans son pays natal, la vie est devenue impossible à cause du mildiou, un champignon parasite qui se propage dans les cultures de pommes de terre. Patrick a bien fait de prendre le large, en une décennie, près d’un million de personnes meurent de cette famine. Débarqué sur la côte Est, il rencontre Brigitte Murphy, l’épouse très rapidement et cinq enfants naissent de cette union. «En tant qu’émigrés catholiques, ils rencontrent bien des difficultés à se forger une place dans la bonne société, majoritairement protestante à l’époque», explique le magazine Gala.

Entrée dans la «haute»

Ce sera par son petit-fils que Patrick sera vengé du mépris sociétal. Tout juste sorti d’Harvard, Joseph Kennedy devient, à 25 ans, le plus jeune directeur de banque aux États-Unis. L’investisseur hors-pair épouse ensuite Rose Fitzgerald, la fille du maire de la ville. Les Kennedy font enfin partie de la «haute».

Comme un avion sans ailes

Durant la Seconde Guerre mondiale, Joseph, désormais père de neuf enfants, va perdre de sa superbe en soutenant l’apaisement prôné par Chamberlain vis-à-vis d’Hitler. Couvert d’opprobre dans son pays, il n’a d’autre choix que de reporter ses ambitions électorales sur ses garçons. Plus particulièrement sur l’aîné de ses fils, qui est aussi son préféré, Joe Junior. Mais le destin en décide autrement. Le jeune homme meurt en août 1944, alors qu’il pilote un avion transportant une bombe qui explose en plein vol. Ce ne sera pas la seule catastrophe aérienne pour les Kennedy.

En 1948, Kathleen, quatrième de la fratrie, trouve aussi la mort dans un accident de jet privé, à son retour d’un voyage à Paris où elle était en compagnie de son petit ami, un aristocrate britannique… marié.

En 1964, Ted, le petit dernier de la famille réchappe quant à lui à un autre accident d’avion, le pilote et l’assistant de Ted n’auront pas cette chance.

En 1999, la malédiction frappe encore. John-John, le fils de JFK, son épouse, Carolyn Bessette, et la sœur de cette dernière sont en route, à bord d’un appareil piloté par John Junior, pour assister à un mariage. Trop inexpérimenté pour cette expédition, l’homme de 38 ans ne parvient pas à contrôler la descente de son engin. Le crash est inévitable, il n’y aura pas de survivant.

Quand la mort rôde

Outre les assassinats et les crashes, la grande faucheuse a plus d’un tour dans son sac en ce qui concerne la famille Kennedy. En 1973, Joseph, l’un des fils de Bobby, est au volant de sa voiture, avec sa petite amie et son frère David. Les trois sont victimes d’un grave accident de voiture, mais y survivent. «David, gravement blessé, se voit prescrire de puissants antalgiques auxquels il développe une sévère dépendance. Une addiction qui finira par lui coûter la vie dans une chambre d’hôtel à Palm Beach en avril 1984, à l’âge de 28 ans», relate Gala.

Médicaments et naufrage

Michael LeMoyne Kennedy, un autre fils de Bobby périt quant à lui, en 1997, dans un accident de ski. Plus récemment, en août 2019, Saoirse Kennedy Hill, petite fille de Bobby, profondément dépressive suite à une agression sexuelle, meurt par overdose. L’année suivante, sa cousine, Maeve Kennedy McKean, est emportée par des vents violents dans la baie de Chesapeake, alors qu’elle était partie en virée en canoë avec son fils, Gideon. Ils seront tous deux retrouvés à sept mètres de profondeur par des plongeurs. Cette cascade de drames pousse certains membres du clan à s’exprimer sur la fameuse malédiction. «Ma famille a toujours pensé que nous sommes hantés par la tragédie», confiait Patrick J. Kennedy, le fils de Ted, dans un documentaire, en 2018. «Nous avons constamment cette idée en tête que la mort rôde près de nous».

Cet article est paru dans le Télépro du 6/7/2023

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