Le roi Baudouin en six dates

Trente ans déjà qu'il nous a quittés ! © Getty Images

Jeudi à 19h50 avec «Baudouin, l’héritage d’un roi», RTL tvi replonge dans la vie du roi Baudouin, disparu il y a trente ans. L’occasion de revenir sur quelques dates clés qui ont marqué l’existence de ce souverain si apprécié par les Belges.

1930 : la naissance

Après sa sœur Joséphine-Charlotte qui deviendra grande-duchesse de Luxembourg, Baudouin voit le jour le 7 septembre 1930. Il est le fils du roi Léopold III et de la reine Astrid. Il aura encore un frère en la personne du prince de Liège, Albert. Baudouin aura une jeunesse mouvementée et triste. D’abord avec le décès accidentel sur une route suisse de sa maman, en 1935, puis durant les années d’occupation, prisonnier au château de Laeken puis déporté en Allemagne dans une sinistre forteresse avant d’être libéré par les Américains. Comme son père, le jeune homme est ensuite forcé à l’exil en Suisse lors de la question royale, coupé de la réalité du pays dont il devient bientôt le chef d’État.

1950-1951 : un très jeune roi

Durant six ans, la Belgique s’enlise dans la question royale causée par l’attitude trop complaisante de Léopold III envers l’occupant, selon ses détracteurs, et par son remariage avec Lilian Baels. Léopold III et sa famille sont installés en Suisse, au bord du Lac Léman. Finalement, une consultation populaire décide du retour du Roi au pays. Celle-ci lui donne 57 % de voix favorables, mais avec une très grande disparité entre la Flandre et la Wallonie. Face au risque de guerre civile, Léopold III décide d’abdiquer en faveur de son fils qui, en 1950, alors qu’il n’est pas encore majeur (il fallait 21 ans à l’époque), prête serment comme prince royal avant, un an plus tard, de le faire comme roi. 

1960 : année contrastée

1960 est à la fois une année sombre et heureuse pour le monarque. Il y a d’abord l’indépendance mal préparée du Congo et le déplacement du Roi pour assister, le 30 juin à Léopoldville, à la proclamation de l’indépendance du jeune État, avec un discours provocateur du Premier ministre, Patrice Lumumba. Ensuite, la révolte de la Force publique contraint des dizaines de milliers de Belges à regagner précipitamment la métropole. Mais le 15 décembre est aussi marqué par la célébration en grandes pompes du mariage du souverain avec Fabiola de Mora y Aragón, issue de la haute aristocratie espagnole. 

1970 : la fin de la Belgique à l’ancienne

Sous l’impulsion des mouvements fédéralistes et régionalistes tant au nord qu’au sud du pays, une profonde réforme de l’État s’impose, faisant dire au Premier ministre de l’époque, Gaston Eyskens, que la «Belgique de papa» a fini d’exister. Le fameux article 107 quater, désormais inscrit dans la Constitution, reconnaît trois régions en Belgique. La boîte à Pandore est ouverte à des révisions sans fin qui voient le pouvoir central s’effriter au profit des régions et des communautés. Pour le roi Baudouin, c’est un profond déchirement. Néanmoins tout au long de son règne, il veille personnellement au maintien du dialogue entre tous les Belges, multipliant à cet égard les rencontres entre forces vives du nord et du sud du royaume.

1990 : la dépénalisation de l’avortement

La fin de la vie du Roi est assombrie par un problème de conscience qu’il partage avec la Reine. En 1990, la loi sur la dépénalisation de l’avortement est adoptée par la Chambre et le Sénat. Elle ne demande plus qu’à être signée et promulguée par le Roi. Mais c’est contraire aux principes moraux et religieux du souverain, fervent catholique. Va-t-il abdiquer en faveur de son frère ? Ministres et constitutionnalistes se consultent autour d’un cas inédit dans l’histoire de notre dynastie. On invoque finalement l’article 82 de la Constitution sur l’impossibilité de régner du fait d’une maladie grave ou d’une démence. C’est évidemment faux, mais il y va de la raison d’État. Le Roi est donc déclaré dans l’indisponibilité de régner le temps que soit signée par le gouvernement cette loi dont il ne veut pas.

1993 : l’hommage de tout un peuple

Baudouin meurt le 31 juillet 1993 d’un arrêt cardiaque dans la résidence que le couple royal possède en Espagne, la villa Astrida, à Motril. Cela fait des années que le Roi accumule les problèmes de santé. Quelques jours avant, il présidait encore le traditionnel défilé du 21 juillet. La Belgique se réveille groggy, consciente d’avoir perdu un père, peut-être le dernier garant d’un pays encore unifié. Les hommages sont unanimes et des centaines de milliers de Belges défilent jour et nuit devant la dépouille exposée au palais royal. On ne manque pas de souligner à cette occasion la grande dignité dont fait preuve Fabiola qui préside aux funérailles de son époux tout de blanc vêtue. Quelques jours plus tard, c’est le frère du Roi qui lui succède sous le nom d’Albert II, avant de céder à son tour, en 2013, le trône à son fils Philippe, notre actuel souverain. 

Cet article est paru dans le Télépro du 8/6/2023

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