Musique : quand les fausses notes font vendre !

Madonna n’a jamais été avare en provocations... © Getty Images

Lorsque les stars laissent courir leur imagination, elles créent des perles musicales. Mais aussi des scandales qui consolident leur mythe. Ou le grillent. Ce lundi à 21h50 sur La Une, un documentaire revient sur «Les Plus grands scandales de la musique».

De la robe de Lady Gaga tout en morceaux de viande portée en 2010 à l’idée lumineuse de Gims ayant déclaré, cette année, que les Égyptiens avaient l’électricité car «il y a de l’or au sommet des pyramides et c’est le meilleur conducteur», l’histoire de la musique est jalonnée d’excentricités et de provocations. Ces shows bonus servent presque toujours le business.

Attirer l’attention

Reine sur le long terme de concepts perturbateurs, Madonna mérite le premier prix. «Elle a une grande capacité à attirer l’attention, à transformer la controverse en publicité. Ça lui a permis de conserver son statut d’icône», constate Matthew Donahue, maître d’études en culture pop. En effet, la star n’a jamais manqué d’inspiration pour tourner des clips innovants, afficher des gestes et dires rebelles ou se (dé)vêtir avec une vulgarité assumée.

La star a fait école jusqu’aux générations actuelles – Rihanna, Miley Cyrus, Taylor Swift – auxquelles il ne restera bientôt qu’une seule révolution : se rhabiller. Mais aucune n’a jamais autant touché à la religion. Jouant avec les symboles (embrasser un Christ noir, reproduire une crucifixion sur scène), la Madone affirme : «J’ai ma propre relation au sacré. La prière est, pour moi, un processus de remerciement !»

Seule Sinead O’Connor a fait «mieux» qu’elle en déchirant une photo de feu le Pape Jean-Paul II. Depuis lors, l’interprète suit un chemin de croix dont elle ne voit pas l’issue.

Casser la «voie»

Plusieurs célébrités ont cassé leur voie sur un playback. Si Britney Spears et Enrique Iglesias, doublés par leur propre bande-son, ont été trahis par un micro encore branché en poussant la (fausse) note, d’autres se sont vu affublées du vocal d’un tiers. Bien que musicien authentique, Plastic Bertrand aurait souffert d’une stratégie marketing. Son historique «Ça plane pour moi» aurait été initialement enregistré par Lou Deprijck. Estimant ne pas avoir le look punk ad hoc, il aurait alors «prêté» son timbre et sa création à son jeune homologue.

Mais le scandale le plus retentissant est celui du groupe Milli Vanilli. Le producteur Frank Farian (lanceur et vraie voix masculine de Boney M.) aurait contractuellement obligé ce duo, Rob Pilatus et Fab Morvan, à utiliser d’autres voix. Quand le secret a fuité, la honte a privé ceux qui affirmaient pouvoir «chanter jusqu’au même do aigu que Pavarotti» de carrière. Rob a alors sombré dans la drogue jusqu’à une overdose fatale.

Insaisissable

Dans l’Hexagone, l’agitateur le plus doué restera feu Serge Gainsbourg. Mué en Gainsbarre, il a brûlé un billet de 500 FF pour montrer ce que lui pompait le fisc, taxé Catherine Ringer de «p…» et déclaré crûment sa flamme à Whitney Houston. Le tout en direct. «De sa mère, il avait hérité l’humour, de son père, le mélodrame. Un mélange insaisissable !», dit son ex, Jane Birkin.

Le chanteur a aussi fait scandale en remaniant la Marseillaise sur un air de reggae et «Tristesse» de Chopin en chanson sur l’amour filial fusionnel : «Lemon Incest». Les paroles et le clip dénudé avec sa fille Charlotte, 13 ans, ont fait grand bruit, certains y voyant une attitude incestueuse malgré les démentis de l’auteur. La première intéressée a confié au Guardian en 2019 : «Après l’histoire du billet, à l’école, les enfants ont pris ma feuille de travail et ils l’ont brûlée !»

Quant au duo : «C’était déjà choquant à l’époque. (…) Aujourd’hui, mon père serait condamné à chaque geste qu’il ferait ! Tout est si politiquement correct. Donc attendu.» Et moins lucratif…

Cet article est paru dans le Télépro du 17/7/2023

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