Philippe, roi des Belges depuis dix ans

Le roi Philippe et la princesse Elisabeth © Getty Images

Le fils aîné du roi Albert II a prêté serment le 21 juillet 2013. Retour sur six dates-clés dans la vie du Souverain.

On avait cru un moment que le prince Philippe allait succéder à son oncle, le roi Baudouin, au décès de ce dernier en 1993. Mais il n’en fut rien et c’est Albert qui est devenu le sixième souverain des Belges. Albert II règnera vingt ans, jusqu’au 21 juillet 2013, quand il a passé le flambeau à son fils qui s’apprête aujourd’hui à fêter ses dix ans de règne avec, à ses côtés, la reine Mathilde. Le temps de revenir sur quelques faits marquants de sa vie. Tout comme La Une, dans son documentaire «21 juillet : 10 ans de règne», vendredi à 21.00.

1960 : La naissance de Philippe

Philippe naît le 15 avril 1960. Il est le fils aîné du prince Albert, frère du roi Baudouin, qui, en 1959, épouse Paola Ruffo di Calabria issue de la haute aristocratie italienne. De ce mariage sont également issus Astrid puis Laurent, l’enfant terrible de la famille. Il faut dire que la jeunesse des jeunes princes n’est pas de tout repos, confrontés aux déboires conjugaux de leurs parents et à la difficile reconnaissance bien plus tard de Delphine, née hors mariage des suites d’une liaison de leur père avec Sybille de Selys Longchamp.

1999 : Le mariage avec Mathilde

On a attribué de nombreuses fiancées au prince Philippe auquel on reconnaît une grande timidité. Mais la surprise est totale quand le Palais convoque la presse pour présenter l’heureuse élue. Personne n’a jamais entendu parler de Mathilde d’Udekem d’Acoz. Avec l’humilité qu’on lui connaît, Philippe insiste sur ce choix qui lui est totalement personnel et qui ne lui a été imposé par quiconque. Le mariage se déroule le 4 décembre 1999. Dorénavant comme princesse puis comme reine, Mathilde forme avec son époux un duo aussi inséparable qu’efficace.

2001 : Élisabeth, la future reine

Le premier enfant d’une fratrie qui en compte quatre voit le jour le 25 octobre 2001. On se souvient encore de l’émotion du père lorsque, devant les caméras, il annonce non sans fierté, mais avec la simplicité qui le caractérise, la naissance de sa fille qu’il qualifie de «formidable». Le prénom de la jeune princesse n’est pas un hasard car il évoque celui de son arrière-arrière-grand-mère, la reine Élisabeth qui a marqué l’histoire de notre monarchie. Depuis lors, Élisabeth parfait sa formation dans le cadre d’un parcours sans faute qui la mènera un jour à la tête de notre pays comme souveraine et chef d’État de plein droit.

2013 : La montée sur le trône

En 2013, le roi Albert connaît quelques soucis de santé. Il annonce son abdication en faveur de son fils. C’est la deuxième fois que ce fait arrive dans la monarchie belge, après la renonciation de Léopold III en faveur de son fils lors de la Question royale. Mais derrière la fragilité physique du Roi, se cache les dessous de l’affaire Delphine Boël dont le Souverain peine à reconnaître la paternité (elle sera définitivement établie en 2020). Philippe prête le serment constitutionnel le 21 juillet 2013 dans un pays en liesse qui lui réserve, ainsi qu’à Mathilde, un accueil digne de la chaleur des Belges.

2022 : Les regrets du Roi

Dès le 30 juin 2020, le roi Philippe avait exprimé dans une lettre au président congolais, Félix Tshisekedi, «ses plus profonds regrets pour les blessures de la colonisation». Lors de la visite officielle qu’il fait en République démocratique du Congo deux ans plus tard, le Roi réaffirme ses regrets tout en assurant le pays du soutien de la Belgique dans ses efforts d’assurer «la stabilité et le développement harmonieux de l’Afrique des Grands Lacs». Le discours du Souverain a été moyennement apprécié car il ne contenait pas les excuses tant attendues pour les excès commis lors de la colonisation. Mais il avait fallu soixante ans pour que la Belgique accepte de se pencher sur les pages les moins glorieuses de son histoire et le mérite en vient aussi à Philippe.

2023 : Les grands défis de l’avenir

Philippe a su prouver qu’il avait bien toutes les capacités pour assurer sa mission. On le retrouve sur tous les fronts. La pandémie qui a traversé le monde entier, les inégalités sociales et la solidarité européenne, notamment envers l’Ukraine, que le Roi ne cesse de souligner. Mais ce qui sera sans doute son plus grand défi après les élections de 2024, c’est assurer le maintien de l’unité nationale face à des extrêmes qui risquent de diviser davantage un pays à deux vitesses, avec des options politiques si opposées. Nul doute que le roi Philippe trouvera de nombreux soutiens dans celles et ceux qui croient encore à la force de l’union…

Cet article est paru dans le Télépro du 13/7/2023

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