« Premier pote » et « oncle Elon »: l’idylle naissante des milliardaires Musk-Trump

L’homme le plus riche du monde Elon Musk est omniprésent aux côtés du président élu Donald Trump, une idylle entre deux milliardaires aux fortes personnalités commencée il y a peu.

Entrepreneur génial, richissime et mégalomane, né en Afrique du Sud, naturalisé Américain, le patron de Tesla, Space X et X s’est jeté dans la campagne du 45e président des Etats-Unis, bientôt le 47e, qui l’a récompensé en le nommant mardi conseiller chargé de « l’efficacité gouvernementale ».

Objectif: « Démanteler la bureaucratie du gouvernement » fédéral.

Depuis qu’on a vu ce multimilliardaire de 53 ans — 300 milliards de dollars de patrimoine selon Forbes — sauter de joie sur l’estrade d’un meeting de campagne de Donald Trump en octobre, Elon Musk participe ces jours-ci aux réunions, repas et appels téléphoniques du président élu, donnant son avis et dispensant ses conseils sur les nominations et la politique gouvernementales.

Le New York Times raconte mercredi, grâce aux confidences de républicains et proches de M. Musk, que ce dernier passe la semaine à Mar-a-Lago, le fief de Floride de Donald Trump, d’où il a préparé depuis quatre ans son retour à la Maison Blanche.

Sur son propre réseau X, où il poste messages, images et « mèmes » de lui, souvent avec son fils de quatre ans Lil X sur ses épaules, et de Donald Trump, Elon Musk s’est déclaré « heureux d’être le premier pote » du prochain président des Etats-Unis.

« Elon, tellement bon »

Ayant troqué son sweatshirt et sa casquette pour un costume noir strict, l’homme d’affaires était mercredi au premier rang d’une réunion à Washington de parlementaires républicains avec Donald Trump, lequel lui a donné du « Elon, t’as été tellement bon ».

Les républicains, majoritaires au Sénat et à la Chambre des représentants, l’ont acclamé debout selon des images sur les réseaux sociaux.

En nommant Elon Musk et un autre milliardaire républicain, Vivek Ramaswamy, à la tête d’une commission spéciale pour l' »efficacité gouvernementale », Donald Trump les a exhortés à « apurer le gâchis et la fraude de masse dans les dépenses publiques ».

Ces « deux Américains formidables (…) vont travailler ensemble pour libérer notre économie et rendre le gouvernement des Etats-Unis responsable devant +NOUS LE PEUPLE+ », s’est engagé le tribun populiste en leur donnant jusqu’au « 4 juillet 2026 » pour le « 250e anniversaire de la Déclaration d’Indépendance ». 

Si ces trois richissimes hommes d’affaires s’entendent durablement — ce dont des experts doutent compte tenu de leurs fortes personnalités — ils pourraient procéder à 2.000 milliards de dollars de coupes claires dans le budget de l’Etat de 6.500 à 7.000 milliards.

Donald Trump a dit vouloir « envoyer des ondes de choc dans le système » et a comparé ce Department of Government Efficiency (DOGE) au « Projet Manhattan de notre temps », du nom du programme de recherche et développement américain pendant la Seconde Guerre mondiale qui a créé la bombe atomique.

« De grands amis »

Interrogée par le New York Times, une porte-parole de M. Trump, Karoline Leavitt, a résumé la relation personnelle entre le président élu et l’homme le plus riche du monde : « De grands amis et des dirigeants brillants collaborant pour rendre sa grandeur à l’Amérique ».

Les relations semblent même familiales. 

Le lendemain de la présidentielle, la plus jeune fille du président élu, Tiffany Trump, a posté sur X une photo de famille à Mar-a-Lago, titrée « Papa, nous sommes si fiers de toi! », avec enfants, petits-enfants Trump et Elon Musk portant son jeune fils dans ses bras.

L’un des petits-enfants Trump, Kai Trump, a photographié M. Musk sur le golf de Mar-a-Lago en le surnommant « oncle Elon ».

Les deux milliardaires ne se connaissaient pourtant pas il y a quelques mois et avaient des positions a priori aux antipodes.

Elon Musk et ses voitures électriques Tesla incarnent une forme de progressisme écologique opposé au conservatisme climatosceptique des trumpistes.

Et le patron innovant était anciennement démocrate et avait voté Joe Biden, avant de se fâcher avec le président sortant et de retourner sa veste pour Donald Trump. 

Le bientôt 47e président des Etats-Unis est aussi réputé assez peu goûter qu’on lui fasse de l’ombre: son ancienne éminence grise Steve Bannon, un idéologue d’extrême droite, avait été écarté lors du premier mandat après avoir fait la couverture de Time comme « le second homme le plus puissant du monde ». Les deux hommes ont toutefois semblé depuis s’être rabibochés.

sct-nr/cyb

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