Winona Ryder : sauvage enfant prodige

La série «Stranger Things» a donné un nouveau souffle à sa carrière © Getty Images

La vie de l’actrice de 51 ans semble à l’image de ses rôles : un univers étrange et singulier qui n’en finit pas d’étonner le public. Et l’intéressée elle-même. Ce vendredi à 20h30, La Trois diffuse le documentaire «Winona Ryder face à ses démons».

Connue des jeunes générations pour son rôle dans la série Netflix «Stranger Things», Winona Ryder a été une icône des années 1990. Et le reste, grâce à des films cultes dont «Beetlejuice» et «Edward aux mains d’argent». Sa capacité à choisir et jouer des êtres excentriques l’a rendue attachante aux yeux du public. Et des pros du 7e art ! Denise Di Novi, productrice de «Heathers», se souvient des débuts de la star : «À 15 ans, c’était une prodige. Elle était déjà une vieille âme, intellectuellement sophistiquée». Parce qu’élevée de façon très libre…

Mise en garde

Winona Laura Horowitz est née de parents hipsters et écrivains. À la maison, pas de télé ! La fillette lit très tôt de grands classiques et découvre des films projetés sur un drap que sa mère a tendu au fond d’une grange. Winona a son univers et, bien que bonne élève, déteste l’école où les autres la maltraitent car elle est différente. La surdouée trouve refuge à l’American Conservatory Theatre de San Francisco, à 12 ans et, à 15, décroche de petits rôles. Tout en baignant dans une atmosphère familiale spéciale. «Mes parents me traitaient comme une adulte ! Ils m’ont montré à quel point les choses peuvent être belles ou laides», confie l’actrice à Interview Magazine. «Il n’y avait pas de règles. Si je voulais essayer une drogue, je leur en parlais. Ils disaient : « OK mais voilà ce qui peut t’arriver… » Il n’y avait pas d’interdit mais des mises en gardes.»

Anomalie à Hollywood

La pression vient plutôt de l’industrie du cinéma où Ryder doit gérer la déferlante du succès avec son érudition et son hyper sensibilité. Keanu Reeves, son partenaire dans «Dracula» (version 1992) s’est dit fasciné par son humour et par sa vulnérabilité. Encore aujourd’hui, selon David Harbour, acteur de «Stranger Things» : «Son esprit est sauvage, bouillonnant. Elle n’est qu’empathie. Son grand cœur est une anomalie dans ce métier». Choisie pour tourner dans «Le Parrain III» en 1990, l’actrice doit y renoncer. Épuisée, elle est obligée de faire une pause. Puis reprend les tournages avec la pétillante comédie «Les Deux sirènes» au côté de Cher. Ensuite, quelques échecs successifs et l’entrée en piste de nouvelles venues l’éloignent des studios.

Danger et miracle

L’artiste réapparaît en 2001. Dans la rubrique judiciaire. La police l’a arrêtée après un vol d’habits et d’accessoires estimés à 6.000 €, dans une luxueuse boutique new-yorkaise. En outre, après s’être cassé un bras, elle est accusée d’être droguée aux antidouleurs. Il faudra le miracle de «Stranger Things» pour la remettre sur le devant de la scène. Toujours attentive aux autres, la star soutient et conseille ses jeunes partenaires. Ross Duffer, l’un des producteurs, s’en réjouit : «Elle leur explique la célébrité, la fatigue, l’anxiété, les dérives pouvant en découler. Personne ne peut évoquer pareils soucis, sauf ceux ayant affronté ces dangers.»

Cet article est paru dans le Télépro du 21/9/2023

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