«Caméra café» fête ses 20 ans avec un téléfilm : «Toujours bêtes et méchants»

Le téléfilm «Caméra café, 20 ans déjà» a été tourné dans des studios bruxellois © RTL Belgium/CALT Production/NIcolas Velter

Pour les vingt ans de «Caméra café», Hervé (Bruno Solo) et Jean-Claude (Yvan Le Bolloc’h) reviennent ce dimanche à 22h15 sur RTL tvi.

Le pitch ? Jicé (Yvan Le Bolloc’h) est viré ! Devenu has been dans la boîte transfigurée en entreprise 2.0, sa dernière magouille a donné à la direction le prétexte idéal pour se débarrasser de lui. Chargé de le faire déguerpir rapidement et sans esclandre, Hervé (Bruno Solo) va l’aider à faire ses cartons. Ce faisant, ils vont égrener leurs souvenirs, mêlant la grande et la petite histoire de ces vingt dernières années.

Entretien avec Bruno Solo.

«Caméra café» a déjà vingt ans ! Ça paraît dingue, non ?

On a été à l’antenne pour la première fois le 3 septembre 2001. La semaine suivante, le monde basculait et l’heure n’était plus à la déconne. La série a d’ailleurs été arrêtée quelque temps. Puis on a repris. On a fait 570 épisodes au total, jusqu’en 2004. Ça paraît loin, mais il ne se passe pas un seul jour sans que quelqu’un m’en parle.

«Caméra café» était le précurseur des programmes courts. Pour les vingt ans, vous revenez avec un téléfilm, où Jean-Claude et Hervé sont pratiquement devenus des clochards…

Ah, c’étaient les cadors de la boîte ! Mais quand t’as 60 ans, on te fait comprendre que t’es un has been et on te montre la sortie. C’est précisément le pitch du film.

Vous reprenez donc d’anciens sketches ?

Pas du tout ! L’idée est d’imaginer ce qui s’est passé pour Hervé, Jean-Claude et leurs collègues depuis 2004. Quand «Caméra café» était à l’antenne, entre 2001 et 2004, ils commentaient l’actualité. On s’est demandé comment ils auraient réagi à tout ce qui s’est passé depuis. La crise de 2008, Fukushima, l’affaire DSK, l’arrivée du smartphone et des réseaux sociaux, les attentats, le mariage pour tous, #metoo, le covid…

Le monde a beaucoup changé en vingt ans…

Il y a eu beaucoup d’événements importants, parfois traumatisants, qui ont bouleversé notre société. Comment tout cela a-t-il été évoqué devant la machine à café ? Et comment ces deux crétins ont-ils résisté (ou pas) à tout ça ? Jean-Claude, le macho lourdingue, s’est pris #balancetonporc en pleine figure. Et moi, le syndicaliste corrompu, je n’ai pas vu arriver les Gilets jaunes…

Vous retracez donc vingt ans en un film. Comment s’est déroulé le tournage ?

On a tourné comme si on était en 2006, en 2010, en 2015. Les décors ont été reconstruits en Belgique. Et on les a fait évoluer au fur et à mesure. Par exemple, en transformant les anciens bureaux en un open space. Quant à nous, on s’est juste teint les cheveux. Pour le reste, il a suffi d’enfiler les costumes pour se retrouver dans l’époque. Cela dit, c’était quand même très émouvant. Car «Caméra café» a changé la vie de la plupart d’entre nous.

Il y avait une grande liberté de ton dans les années 2000. C’est moins le cas aujourd’hui. Comment avez-vous géré cela ?

Jean-Claude et Hervé ont toujours été des concentrés de bêtise humaine. Lui est sexiste, moi je suis homophobe. Si l’on revenait vingt ans après, ce n’était pas pour changer de ton. La chaîne nous a juste fait une remarque à propos des attentats de Paris. On avait écrit quelque chose de plus audacieux. Mais après la fusillade à Charlie Hebdo, JC espère quand même faire effacer son ardoise au bistrot parce que le patron est arabe… Rassurez-vous : on est toujours affreux, bêtes et méchants !

Cet article est paru dans le Télépro du 25/5/2023

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