Il y a aussi des Belges au Père-Lachaise !

Tombe d'Oscar Wilde © Arte

Ce vendredi à 18h55 sur Arte, le documentaire «Éternel jardin» parcourt les près de 44 hectares du Père-Lachaise. À cette occasion, Télépro a rencontré Thierry Le Roi, guide-conférencier au célèbre cimetière parisien.

Comment devient-on guide-conférencier au Père-Lachaise ?

Dans les années 1980, le tourisme funéraire n’existait quasi pas. Le cimetière était désert. Je m’y baladais souvent. J’y ai rencontré Vincent de Langlade, sociologue, et organisateur des visites guidées dans les cimetières. Il était en fin de carrière et m’a pris sous son aile, m’a passé beaucoup de documents et d’anecdotes sur le Père-Lachaise. Ensuite, j’ai réalisé mes propres recherches, je me suis rôdé avec mes amis et je me suis lancé en 1993. Je raconte et théâtralise des histoires, sans délivrer d’interminables biographies.

En trois heures de circuit, vous parcourez cinq kilomètres, entre sépultures de célébrités et d’illustres inconnus…

Le cimetière est très grand. Les tombes ne sont pas les unes à côté des autres. Celle, incontournable, d’Édith Piaf, voisine d’Henri Salvador, est à l’opposé de celle de Jim Morrison. Je m’adapte aussi. Par exemple, vous êtes belge, je vous présenterai le monument magnifique de Zénobe Gramme, il y est représenté assis dans un fauteuil, la dynamo sur les genoux ; la tombe de Blanche Delacroix, la maîtresse de Léopold II qui était bien le fils de son père. Elle avait 16 ans, il en avait 65 ans. Il y a aussi Rodenbach, l’auteur de «Bruges la morte», avec une sculpture étonnante montrant le poète sortant du tombeau, une rose à la main. Pour être enterré au Père-Lachaise, il faut soit vivre, soit mourir à Paris. C’est pour cela qu’au XIXe siècle, il y a beaucoup d’étrangers qui y reposent comme un sultan de Zanzibar, une reine des Indes…

Extrait d’une interview parue dans Télépro du 29/10/2020

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