Jonathan Zaccaï : «Je suis un arnacœur»

Flore Bonaventura est l’une des victimes du «serial lover» Jonathan Zaccaï © RTBF/M6/David Koskas

L’acteur (52 ans) campe un séducteur manipulateur dans la minisérie inédite en quatre épisodes «L’Homme de nos vies», jeudi à 20h35 sur La Une.

Iris aime follement Ghislain, pilote d’avion de ligne. Oriane épouse Amaury, médecin humanitaire. Mathilde craque pour Roman, grand reporter. Camille trouve l’amour dans les bras de Nathan, trader en burn-out, Anna tombe sous le charme d’Alex…

Chacune est persuadée d’avoir rencontré l’homme parfait. Mais la comédie romantique vire au thriller quand on comprend qu’Alex, Nathan, Roman, Amaury et Ghislain ne sont qu’un seul et même homme…

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce rôle de séducteur manipulateur ?

Le casting, bien sûr. Il n’est pas désagréable d’avoir pour partenaires Odile Vuillemin, Élodie Frégé, Helena Noguerra et Flore Bonaventura. Mais aussi le côté caméléon du personnage. Ce sont plusieurs rôles en un.

Comment joue-t-on cinq hommes à la fois et passe-t-on d’un rôle à l’autre ?

Il n’était pas question de faire à chaque fois un numéro d’acteur. Je ne change pas d’accent, je ne change pas de démarche. À part pour incarner le trader en costume, je ne change même pas vraiment de vêtements. Ça se joue plus dans la psychologie du personnage. En fait, je me suis laissé guider chaque fois par l’actrice avec laquelle je travaillais. Chacune a sa personnalité, et je suis devenu quelqu’un d’autre face à chacune d’elles. Je crois que c’est la force d’un individu comme celui-là : s’adapter à la personne avec qui il est.

C’est la force des arnacœurs…

Tout à fait. Pour séduire une femme, il cherche la brèche et se glisse dedans. Anna a perdu son frère, Oriane souffre d’une certaine fragilité psychologique, Camille se sent un peu coincée dans sa vie… Les arnacœurs que l’on croise sur Tinder et ailleurs fonctionnent comme ça, en repérant les failles et les manques d’amour.

La série glisse de la comédie romantique au thriller. Au final, votre personnage vous parait-il plutôt sympathique ou carrément crapuleux ?

J’ai essayé de jouer chaque scène en me disant que, sur le moment, il était chaque fois sincère. C’est compliqué de comprendre la psychologie d’un tel mec. Lui aussi doit avoir des failles, des blessures d’enfance, pour se comporter ainsi avec les femmes. Quand on se dit ça, on peut avoir une certaine empathie pour lui. Mais quand on voit qu’il offre le même bracelet à chacune de ses conquêtes, on comprend qu’il a une méthodologie pour les piéger. Et là, c’est vraiment un arnaqueur.

L’arnaque sentimentale, l’emprise… Ce sont de vrais sujets de société.

Absolument. Et c’est aussi ce que je trouve original et intéressant ici : faire réfléchir, mais avec humour et légèreté. Le sujet aurait pu être traité de manière sociétale voire anxiogène. Ce n’est pas le cas. Les gens n’ont pas besoin de voir des trucs glauques en ce moment. Ils en ont assez. Cette série permet de réfléchir en décalé, elle se dévore comme un roman d’été !

Cet article est paru dans le Télépro du 1/12/2022

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