«Les Folies fermières» : quand le succès est dans le pré

Michèle Bernier, Bérengère Krief, Alban Ivanov, Sabrina Ouazani et Guy Marchand tiennent les rôles principaux du film © Prod

Jeudi à 20h45, RTL tvi diffuse «Les Folies fermières» de Jean-Pierre Améris. Bien plus qu’un film, cette œuvre s’inspire du combat d’un agriculteur inventif, audacieux et courageux.

Quinze emplois créés en plus de dix ans, bons repas et spectacles deux fois par jour à guichet fermé, visiteurs de toute la France mais aussi de Belgique, Allemagne et Espagne qui réservent leurs places longtemps à l’avance, bénéfices pour l’économie locale avec 50 % d’augmentation pour les chambres d’hôtes avoisinantes : tel est le bonheur que David Caumette, agriculteur jadis aux abois et au bord du suicide, a fait fleurir dans le pré autour de sa ferme à Garrigues, dans le Tarn (Occitanie), depuis 2013.

Terrible dilemme

Comme au Plat pays, les agriculteurs souffrent. Dans l’Hexagone, depuis 2010, vingt-sept fermes disparaissent chaque jour dont un tiers en élevage. «On se doit de défendre notre campagne», clame (sur TF1 Studio) David Caumette, créateur de la ferme-cabaret «Les Folies fermières». «Mes parents et mes grands-parents m’ont donné le bon sens paysan ; l’école, un bel enseignement et une capacité à m’adapter.» D’abord enseignant en mécanique, puis directeur d’exploitation au lycée Agricole de Lavaur, l’homme fait face à un terrible dilemme : «Au début des années 2000, je formais des élèves au métier d’agriculteur alors que, faute de rentabilité, ma propre famille était sur le point d’arrêter son exploitation. Elle disparue, il n’y aurait plus eu d’élevage dans ma commune. J’ai craqué et failli commettre l’irréversible, mais une petite voix m’a dit : ‘Fonce, ne te laisse pas faire !’. Et, comme on le voit dans le film, j’ai retiré la corde autour de mon cou et décidé de combattre !» Le risque est grand. «Je n’avais pas le choix, je devais quitter mon poste de fonctionnaire et sauver mes vaches.»

Moins de six mois

Celui-ci qui se définit «artiste-paysan» tente de faire des bénéfices en proposant ses produits en livraison et vente directes, ouvre une boucherie-charcuterie jouxtant sa ferme qu’il change en partie en auberge offrant de bons petits-plats. Las, ce n’est pas suffisant pour s’en sortir. David et son épouse Laetitia imaginent de mettre aussi des étoiles ailleurs que dans les assiettes des clients. «On a fait venir les clubs de country et de zumba des villages avoisinant et le sosie de Claude François !», dit-il au Huffington Post. Le cabaret, au rez-de-chaussée de son exploitation, prend forme. Des artistes itinérants professionnels (danseuses, magiciens, etc.) rejoignent l’aventure. Les gens de la région traitent gentiment David de fou. L’administration française sourit moins : «Ils ne me donnaient pas six mois et disaient : “Ce n’est pas à un agriculteur de monter une boutique et encore moins un cabaret”.» David Caumette tient bon. Et vient à bout de la fatalité. Il ajoute une attraction : la visite de son territoire à bord d’un petit train tiré par un tracteur !

«Agriculturel»

Lauréat du «Coup de cœur» de la Région Occitanie qui aide les entrepreneurs innovants, le révolutionnaire conclut : «Les Folies fermières, c’est la promotion de ‘l’agriculturel’ ! Deux métiers qui n’étaient jamais censés se croiser travaillent aujourd’hui ensemble. Les artistes sont aussi passionnés que nous, les agriculteurs. Et au-delà de l’aspect humain, le projet offre une image positive d’une agriculture capable d’innover pour s’en sortir.»

Cet article est paru dans le Télépro du 22/2/2024

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