Selon Jacqueline Galant, la RTBF devra faire près de 70 millions d’économies en cinq ans

Jacqueline Galant © BELGA

La ministre en charge des Médias, Jacqueline Galant (MR), a confirmé mardi sa volonté de geler l’indexation de la dotation de la RTBF jusqu’à la fin de législature, soit une économie « proche de 70 millions d’euros cumulés » d‘ici 2029, a-t-elle indiqué en commission du Parlement.

Depuis un peu plus d’une décennie, la radio-télévision publique bénéficie chaque année d’une augmentation de sa dotation majorée de 2 % au-delà de l’indice des prix à la consommation. 

Dans une logique d’assainissement des finances de la FWB, le nouveau gouvernement MR-Engagés a décidé de mettre fin à cet avantage.

En 2025, le manque à gagner pour la RTBF sera ainsi de 11,8 millions d‘euros. Un montant qui va légèrement augmenter d’année en année pour atteindre 15,6 millions en 2029, a détaillé Jacqueline Galant à l’occasion du débat sur le budget 2025 de la FWB au Parlement.

Deux fois le même travail ?

Sans désigner précisément là où ces coupes devront être menées, la ministre a néanmoins donné mardi quelques orientations. « Même si la RTBF garde son autonomie pour intégrer ces économies, je pense qu’elle doit recentrer ses missions sur l‘information et l’éducation aux médias », a-t-elle glissé au cours de la discussion.

Jacqueline Galant a aussi ouvertement appelé mardi la radio-télévision publique à renforcer ses synergies avec les médias de proximité (ex-télévisions locales), notamment via un plus grand partage de programmes ou d’infrastructures. En termes de contenus, elle s’est étonnée d‘un certain recouvrement d’activités entre les médias de proximité et la RTBF. « Il y a 80 personnes au sein de la RTBF qui font exactement le même métier que les médias de proximité », s‘est-elle étonnée. « Il faut donc pouvoir se dire qu’il y a une duplicité des moyens pour un même travail… ».

Le sport aux chaînes privées ?

La diffusion des grands événements sportifs par la RTBF est revenue sur la table mardi en commission. On sait que le gouvernement Azur souhaite voir les médias privés récupérer une partie de ces droits. Face aux critiques de l’opposition qui redoute de voir la retransmission des grandes compétitions passer demain dans le giron de chaînes privées ou à péage, la ministre Galant a assuré qu‘il n’entrait nullement dans ses intentions de voir le sport disparaître des antennes de la RTBF.

« Il est faux de dire qu‘il n‘y aura plus de sport à la RTBF! », a-t-elle martelé. « Partager les droits d‘acquisition ne veut pas dire les supprimer! ».

La libérale a profité de cette discussion pour critiquer au passage l’opacité dans laquelle la RTBF négocie actuellement ces droits de diffusions sportifs, sans aucun marché public bien qu’il s‘agisse d‘argent public, a-t-elle rappelé. 

Alors qu‘elle est ministre de tutelle de la RTBF, elle-même n‘a pas accès aux montants dépensés par le Boulevard Reyers pour acquérir ces droits.  Elle s’est d’ailleurs étonnée que le règlement d’ordre intérieur de la RTBF prévoie que son administrateur général puisse décider seul de l’acquisition de droits jusqu’à un montant de 4 millions d‘euros htva. Au-delà de ce plafond, l’administrateur général doit néanmoins consulter le président et les vice-présidents de son conseil d‘administration. « En termes de bonne gouvernance, dans aucune organisation, dans aucune société, qu’elle soit publique ou privée, vous ne connaissez ce genre de pratiques (…) où une seule personne décide pour des montants aussi conséquents, avec l’argent public », a relevé le ministre.

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