Déjà du rififi autour du Concours Eurovision 2019

Déjà du rififi autour du Concours Eurovision 2019
Pierre Bertinchamps Journaliste

Tout juste remise de l’édition portugaise de l’Eurovision, l’UER a déjà du fil à retordre avec Israël pour 2019.

À peine le générique de fin terminé, samedi soir, que la presse sur place savait que l’édition du Concours Eurovision qui se profile pour 2019, serait difficile. À un niveau au moins équivalent à ce qui a été vécu, en 2017, à Kiev. Et on ne s’était pas trompé.

Les décors ne sont pas encore tout à fait remballés dans la Meo Arena à Lisbonne, que l’organisation du prochain Eurovision – plus que probablement à Jérusalem – s’annonce mouvementée.

Dès lundi, le leader du parti ultra-orthodoxe, Yaakov Litzman (également Ministre israélien de la Santé) a envoyé un courrier au Ministre de la communication et au Premier Ministre Benjamin Netanyahou pour leur faire part des incompatibilités que représenterait la venue de l’Eurovision à Jérusalem.

On sait que la ville est très attachée aux lois religieuses des juifs orthodoxes. Problème : le Shabbat qui démarre du vendredi soir, au coucher du soleil, jusqu’au samedi soir. Pendant ces 24 heures, doivent se tenir le «Juryshow» et la répétition générale du samedi après-midi. Le show de la finale ne serait pas concerné puisqu’avec le décalage horaire, l’Eurovision en direct débutera à 22h.

Si en 1999, juste après la victoire de Dana International, l’UER avait accepté des adaptations pour ses deux répétitions de shows (qui ne sont pas diffusées en télé), cette fois-ci, avec les deux demi-finales, une accommodation sera plus compliquée. L’Union européenne de radio-télévision a déjà précisé à Mr. Litzman que dans tous les cas, elle discute avec la télévision partenaire et non un gouvernement pour l’organisation du Concours Eurovision.

Des risques de boycott ?

Ce n’est pas tout. La fronde semble s’organiser aussi en Europe. Dimanche, le bourgmestre de Dublin (Irlande) avait déjà appelé la RTE (la télévision publique irlandaise) à boycotter l’Eurovision 2019.

En Islande, c’est une pétition réunissant plus de 22.000 signatures (dans un pays qui compte 350.000 habitants !) qui demande à la RUV (l’équivalent de la RTBF) de ne pas envoyer de candidature à Jérusalem. «Après les violations des droits humains perpétrées par Israël envers la nation palestinienne, il ne serait pas éthique de participer à une compétition aussi glamour qu’est l’Eurovision», précise le texte de la pétition.

La télévision islandaise s’est déjà réunie, mardi, pour évoquer le sujet, et devrait encore convoquer une réunion en juin, avant de prendre une décision.

Qui avait dit que la politique ne s’inviterait plus à l’Eurovision ?

Pierre Bertinchamps

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