AVC : quand le cerveau fait une attaque

La réactivité est cruciale entre le premier symptôme de l’AVC et sa prise en charge © Getty Images

En Belgique, chaque jour, on compte près de cinquante-deux AVC, soit 19.000 victimes par an. Avec des conséquences graves pour le patient et ses proches… 

La définition d’un accident vasculaire cérébral est très simple. Il se manifeste lorsqu’un vaisseau sanguin du cerveau s’obstrue, se bouche, se rompt ou se déchire. La région du cerveau nourrie par ce vaisseau est privée de sang, et donc de sucre et d’oxygène. Les cellules cérébrales n’arrivent plus à fonctionner normalement et meurent. Cette pathologie grave et fréquente, souvent indolore, survient d’une manière très subite.

En absence de douleur, quels en sont les symptômes ? Les Américains les résument dans un message facile à retenir : FAST (Face, Arm, Speech, Time). En français : visage, bras, parole, temps. Autrement dit, chez une personne victime d’un AVC apparaissent brutalement les signes suivants : la bouche tordue, une faiblesse ou paralysie d’une moitié du corps (les bras ne bougent pas simultanément) et des troubles de la parole.

Si ces symptômes sont réunis, une course contre la montre s’engage. Appelez immédiatement le 112 ! Pour limiter les séquelles, il faut se rendre aux urgences au plus vite, car les traitements ne sont efficaces que dans les premières heures. Les conséquences sont très variables et dépendent de l’endroit touché dans le cerveau.

Les séquelles sont à l’avenant. Le patient peut souffrir d’une paralysie complète ou partielle, de troubles du langage, de mémoire, de la vue, de la marche, de difficultés pour parler ou écrire. Dans de nombreux cas, l’AVC peut être mortel (une personne sur cinq).

Quelles causes ?

En premier lieu, il faut citer l’athérosclérose, à savoir la formation de plaques dans les artères qui, de ce fait, se rétrécissent. Un caillot de sang peut facilement se former dans ce passage étroit et bloquer la circulation sanguine. Il peut aussi arriver qu’une artère, anormalement fragile, se déchire, se rompt et saigne. Une tension artérielle élevée est un facteur de risque important pour cette pathologie.

En Belgique, il y aurait deux millions d’hypertendus et seuls 28 % d’entre eux sont contrôlés. Une personne atteinte d’hypertension, qui n’est pas traitée, court deux fois plus d’être touchée par un AVC qu’une personne avec une tension normale (inférieure à 14/9). L’obésité, le diabète, la sédentarité, les troubles cardiaques, le tabac et l’alcool peuvent aussi augmenter le risque d’un AVC.

Activité physique

Le médecin généraliste peut évaluer le risque cardiovasculaire et prescrire un traitement pour contrôler l’hypertension artérielle. Surtout, le changement de son mode de vie permet de réduire la tension artérielle, comme la perte de poids, l’activité physique, un apport en sel réduit et une baisse de la consommation d’alcool.

Certaines personnes ont une sensibilité particulière au sel et en réduisant leurs apports sodés peuvent faire baisser leur tension. Par exemple, en diminuant la consommation de pain, qui est un des aliments qui apportent le plus de sel chaque jour. En réduisant celle de charcuteries, fromages, soupes industrielles. On peut aussi agir sur la tension en luttant contre la surcharge pondérale. L’activité physique, notamment les exercices d’endurance pratiqués trois ou quatre fois par semaine, corrige les hypertensions voire les formes modérées.

Enfin, l’alcool est un facteur de risque qui peut contribuer à entretenir des chiffres élevés. Comme pour d’autres situations, des modifications du mode de vie sont aussi efficaces, sinon plus, que des antihypertenseurs, produits non dénués de risque, comme toute molécule active.  

Le documentaire «AVC: chaque minute compte» est diffusé samedi à 22h35 sur Arte.

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