Histoire : la révolution Copernic

Image extraite de la docufiction «L'Affaire Copernic» © Arte/Gebrüder Beetz Filmproduktion

La Terre tourne autour du Soleil. C’est la grande découverte de Copernic… Mais il a évité de l’ébruiter ! Ce samedi à 22h25, Arte évoque «L’Affaire Nicolas Copernic».

Non, la Terre n’est pas au centre de l’Univers. Elle n’est qu’une planète parmi d’autres, qui tourne autour du Soleil. C’est à Copernic que l’on doit cette découverte essentielle. Durant toute sa vie, le savant polonais va pourtant éviter de l’ébruiter. Par modestie ? Ou par peur des représailles ? C’est à découvrir ce samedi, sur Arte, dans la docufiction «L’Affaire Nicolas Copernic».

Le chanoine astronome

Nicolas Copernic naît en 1473 dans une famille bourgeoise. Le père est négociant en cuivre et son fils lui aurait sans doute succédé… s’il ne s’était retrouvé orphelin à 10 ans. Le petit Nicolas est alors placé sous la tutelle de son oncle, un évêque, qui veille à lui donner la meilleure éducation. Il l’envoie à l’université de Varsovie, puis en Italie.

Nicolas Copernic rentre au pays avec une solide formation humaniste. Il a appris les mathématiques, l’astronomie, la médecine, le droit et la philosophie. À la suite de son oncle, il pourrait faire une belle carrière ecclésiastique. Mais ça ne l’intéresse pas. Il accepte d’être chanoine – ce qui lui apporte un revenu contre quelques tâches administratives -, mais il veut surtout se consacrer à la médecine et à l’astronomie.

Mesures et calculs

Dans la petite ville des bords de la Baltique où il vit, on croise souvent le chanoine Copernic à la cathédrale. Mais pas à la messe… Il passe le plus clair de son temps en haut de la tour, où il s’est aménagé un observatoire. Le jour il observe le Soleil, la nuit les étoiles. Il mesure, il note, il calcule.

Depuis ses études en Italie, Copernic a une intuition… La Terre n’est pas immobile, comme on le croit depuis Ptolémée. Et ce n’est pas le Soleil qui tourne autour de la Terre, c’est la Terre qui tourne autour du Soleil. Copernic pose les bases de son hypothèse dans un petit écrit manuscrit qui circule dès 1513 parmi quelques intellectuels de son entourage. Mais ce texte essentiel ne sera publié que trente ans plus tard. En 1543, se sachant en fin de vie, Copernic accepte enfin que sa théorie héliocentrique soit diffusée. L’histoire dit qu’il aurait eu le premier exemplaire de son livre entre les mains juste avant de mourir.

La peur de l’Église

Pourquoi Copernic n’a-t-il pas diffusé sa découverte pendant toutes ces années ? Dans un premier temps, c’est la rigueur scientifique qui le retient. Entre ses observations et ses calculs, certains chiffrent ne concordent pas exactement. Il cherche toujours plus d’éléments pour confirmer son hypothèse. Mais avec le temps, ses calculs se précisent.

La véritable raison de sa discrétion n’est pas là… Copernic a peur. D’abord d’être pris pour un fou. Tout le monde constate que le Terre est immobile, que le Soleil se lève tous les matins au même endroit… Sa théorie va donc à l’encontre du sens commun.

Elle va aussi à l’encontre de l’astronomie de Ptolémée, qui fait référence depuis l’Antiquité. Pire encore : elle va à l’encontre des récits bibliques. La théorie de Copernic est donc inacceptable pour l’Église… Et c’est là le nœud du problème. Le chanoine est un homme pieux. Il n’a aucune envie de s’opposer à l’Église. Il aimerait que ses observations et ses calculs établissent la perfection de la Création. Or, ils l’amènent à penser que la Terre n’est qu’une petite planète parmi d’autres…

Il faudra attendre Kepler, Galilée, Newton et quelques autres pour que les hypothèses de Copernic soient confirmées. On parle cependant de «révolution copernicienne», car Nicolas Copernic a complètement renversé la représentation du monde…

Cet article est paru dans le Télépro du 8/2/2024

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