Jupiter : les hommes savent pourquoi !

© Isopix/Nasa/Jpl-Caltech/Science Photo Library

Les missions vers la planète géante se succèdent. Certaines de ses lunes pourraient être habitables. La Une embarque dans une aventure spatiale ce mercredi à 23 h 05.

Lumineuse, grande comme onze fois la Terre : vous pouvez parfois l’observer à l’oeil nu dans le ciel. «Deux fois plus massive que toutes les autres planètes du système solaire additionnées (318 fois plus massive que la nôtre), elle est la plus imposante du Système solaire et l’une des plus entourées de satellites naturels», explique Numerama, le site Web d’actualité sur l’informatique et le numérique. «Elle», c’est Jupiter. Belle et bouillonnante à la fois, elle est aussi la plus ancienne, la «mamy» des planètes : elle se serait formée il y a 4,603 milliards d’années. Pour de nombreux scientifiques, son rôle a été capital dans la structure du Système solaire. Plus encore : sans elle, il y a fort à parier que nous n’aurions pas existé. Et plus que plus encore : c’est peut-être grâce à elle que nous continuerons à le faire. Mais ne brûlons pas les étapes.

Super planète

Unique : le qualificatif est celui qui colle le mieux à Jupiter. Son nom en atteste. Il est formé de Ju («ciel») et pitar («père») : le père du ciel. C’est ainsi que les Romains appelaient le dieu suprême, associé au tonnerre, à la foudre et aux tempêtes. Son nom a sans doute été attribué à la planète en raison de la brillance et de la blancheur de celle-ci. Mais, en réalité, elle n’est pas loin d’avoir autant de pouvoirs que ceux attribués au super dieu de l’Antiquité : «Elle protège le Système solaire interne d’éventuelles collisions avec des astéroïdes en maintenant la plupart d’entre eux dans sa ceinture», précise le CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire.

Inquiétante

Bien que la distance entre elle et la Terre varie entre 591 millions et 965 millions de kilomètres selon les périodes de l’année, les observations scientifiques se sont multipliées. Grâce à une petite lunette, Galilée découvre en 1610 quatre satellites en orbite autour de Jupiter. On en est aujourd’hui à 79 au moins (dont une vingtaine doivent encore être confirmés).

Nous reviendrons sur les questions intrigantes que ceux-ci posent. Autre découverte : Jupiter est une planète gazeuse. Pas question d’imaginer s’y poser ou y mettre le pied. De plus, la situation y est particulièrement hostile. Les températures y oscillent entre -108 et -161 °C. La tache rouge qui intrigue quand on la regarde ? Une monstrueuse tempête, 15.000 km de longueur, 12.000 de largeur. Autrefois, elle a été jusqu’à mesurer l’équivalent de plusieurs Terre. Sur cette planète où une journée dure 9 h 55 et une année (tour du Soleil) l’équivalent de douze années sur Terre, difficile d’envisager la vie telle que nous l’imaginons.

Une vie jovienne ?

Cela n’a pas empêché l’homme d’avoir pour Jupiter un intérêt tout particulier. Le 3 mars 1972, la sonde spatiale américaine Pioneer 10 quitte Cap Canaveral pour une première reconnaissance de planètes du Système solaire externe. Son survol de la masse géante permet notamment de découvrir que celle-ci est gazeuse. Pioneer 11, Voyager, Galiléo : les missions se multiplient. Dernières en date : Juno et Juice. L’américaine Juno tourne autour de Jupiter depuis 2016 pour étudier sa composition, mais aussi ses lunes. L’européenne Juice est plus récente. Lancée il y a un an (le 14 avril 2023), elle se focalise sur quatre lunes de Jupiter. Objectif : découvrir s’il y a de la vie. Tout est dans son nom, l’acronyme «Juice», pour Jupiter Icy Moons Explorer (Explorateur des lunes glacées de Jupiter). «Les trois des plus grandes lunes de la planète – Europe, Ganymède et Callisto – contiennent de l’eau sous leur surface, dans des volumes bien supérieurs à ceux des océans de la Terre», déclarait, le jour du départ, le responsable des opérations du véhicule spatial Juice pour l’Agence spatiale européenne (ESA). «Ces lunes de la taille d’une planète nous offrent des indices palpitants sur le fait que des conditions de vie pourraient exister ailleurs qu’ici, sur notre «point bleu pâle».» La «croisière» doit durer huit ans.

Cet article est paru dans le Télépro du 2 mai 2024.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici