La bière est-elle bonne pour la santé ?

La bière a peut-être des vertus, mais la bière sans alcool en a encore plus... © Getty Images
Giuseppa Cosentino Journaliste

C’est la question que se pose «Matière grise», mercredi à 23h sur La Une. Une question qui met le breuvage préféré des Belges sous pression.

Qu’elle soit blonde, brune, blanche, ambrée ou spéciale, plus ou moins forte, amère ou fruitée, la bière ne possède pas seulement des vertus gustatives, mais regorge aussi de bienfaits pour notre organisme. Au XIXe siècle, elle était même vendue en pharmacie ! Aujourd’hui encore, on la recommande aux mères allaitantes. À tort ou à raison ? C’est que… la cervoise contient aussi et surtout de l’alcool ! Son encensement fait mousser les professionnels de la santé. L’occasion de brasser les mythes qui entourent notre boisson fétiche.

Boisson ou poison ?

À la source, la bière est un produit naturel composé d’orge, de houblon, de levure et d’eau. Jusque-là, rien de bien méchant. La vitamine B9 (acide folique), présente dans la levure, a une action positive sur la mémoire, mais aussi sur la peau, les ongles et les cheveux. Cléopâtre elle-même prenait des bains de bière, d’après l’historien romain Pline l’Ancien (Ier s. ap. J.-C.).

Riche en fibres, cette boisson favorise l’équilibre intestinal et recèle un autre ingrédient magique : le houblon. C’est lui qui confère à la bière son arôme amer. «Il a des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, ralentit la perte de masse osseuse et apaise l’anxiété», s’exalte la Fondation Medisit pour les neurosciences. Sauf que… «le filtrage et l’alcool détruisent la plupart des vitamines», remarquent les nutritionnistes.

Avec modération

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle qu’«au-delà de dix bières par semaine, vous mettez votre santé en danger». Une récente étude américaine a démontré que «boire deux bières par jour pouvait faire vieillir le cerveau de dix ans»… De même, une prise d’alcool déraisonnée sur le long terme peut entraîner addiction, dépression, troubles cardiovasculaires, cirrhose du foie ou autres cancers.

Ventre rond

Cependant, si la bière est plus calorique que l’eau, elle reste bien moins énergétique que les sodas. Il faut donc une consommation quotidienne relativement importante pour voir apparaître le fameux «ventre à bière». La bière la plus légère est celle sans alcool, avec 30 à 40 % de calories en moins que sa consœur à 5 degrés. Pas convaincu ? D’après une étude allemande, la bière sans alcool a permis d’améliorer les performances des coureurs de marathon. Un médecin japonais a même pu établir un lien entre cette boisson et la prévention du cancer… chez les souris ! Si elle peut retarder la mise en bière…

Bière et allaitement

Si l’on conseille traditionnellement aux mères qui allaitent de boire de la bière brune pour favoriser leur lactation, il est préférable de consommer de la levure de bière ou de la bière sans alcool afin que le nourrisson n’en absorbe pas à son insu ! Le malt d’orge contenu dans la bière est en effet galactogène, mais on retrouve les mêmes propriétés dans les tisanes d’allaitement à base de plantes, telles que le fenouil, l’anis ou le chardon-marie.

Le Belge a soif !

Les plus gros buveurs de bières sont les Tchèques, avec près de 130 litres de mousse ingurgitée chaque année par habitant, d’après les données de Brewers of Europe. L’Autriche occupe la deuxième marche du podium, avec une consommation moyenne annuelle d’environ 100 litres par personne. La Belgique est 35e avec 56 litres par habitant, suivie de la Suisse avec 51 litres. Les Français, eux, préférant le vin, sont loin derrière, avec 33 litres par an.

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