La tisane ou la science infuse

Les Belges consomment 300 g de thé et d’infusions par an © France 5

Les infusions font un retour en force dans nos tasses ! Ce dimanche à 20h50, France 5 diffuse un documentaire intitulé «Les Infusions en pleine ébullition».

Autrefois démodée, la tisane connaît une jolie renaissance. Les grandes marques se veulent hyper créatives, les initiatives locales de cultures de plantes se multiplient un peu partout. Quant au métier d’herboriste, il revient en force, même s’il n’est toujours pas reconnu.

La dernière enquête sur le sujet date. En étudiant le budget des ménages, le SFP Économie a révélé qu’entre 2005 et 2010, les familles belges avaient dépensé un tiers de plus en achat de thé et d’infusions. Soit une moyenne de 300 g par an et par habitant. Au niveau mondial, il s’en boit 3 milliards de tasses par jour…

Effets bénéfiques

Du côté des bienfaits, la menthe, la mélisse et le fenouil seraient digestifs, le thym antiseptique, la reine des prés antidouleur, la camomille et le tilleul les meilleurs remèdes contre les insomnies, la lavande bénéfique aux migraineux et le romarin aux enrhumés. «Personne ne peut nier que si le tilleul a traversé les siècles, de grand-mère en grand-mère, en partant de l’idée qu’il aide à améliorer le sommeil, il y a une vérité derrière», témoigne un spécialiste dans le documentaire inédit de France 5, «Les Infusions en pleine ébullition», diffusé dimanche à 20h50.

Mais les plantes ne se substituent en aucun cas aux traitements chimiques, se présentant plutôt comme des alternatives aux bobos du quotidien. Et leurs principes actifs en infusions se révèlent assez doux. Dans le commerce, il suffit aussi d’un coup d’œil au dos d’une boîte de tisanes. Elle ne doit contenir qu’une liste de plantes au rayon des ingrédients et pas d’arômes ajoutés, gage de qualité selon les scientifiques. Pour profiter de leurs effets, il est conseillé d’en boire quatre sachets par jour dans un litre d’eau pendant trois semaines.

Grands fabricants et petits producteurs

Les infusions s’adressent donc aux assoiffés de plus en plus nombreux de bien-être. Chez nous, le numéro un du marché belge de la tisane et des médicaments à base de plantes se situe à Marche-en-Famenne. L’aventure a débuté dans l’arrière-boutique d’une pharmacie de Bomal en 1947. Lucien Tilman y compose une première création qu’il baptise «tisane du vieil ardennais». Il développe ensuite une gamme de vingt infusions.

Depuis, le laboratoire Tilman a bien grandi, a bâti une usine, a repris le groupe français Fouché, a signé un contrat de fabrication d’infusions bio pour Delhaize et a repris la gamme Dr Ernst’s. Deux tiers des pharmacies du pays accueillent ses produits.

À côté de grandes enseignes, certains résistants se battent pour faire revivre la filière locale des plantes aromatiques et proposer aux consommateurs des infusions de qualité à travers le tissu associatif et de mini-entreprises. Ils sont agronomes, bioingénieurs, agriculteurs. La plupart ont suivi deux ans de formation en herboristerie à l’IFAPME, seul organisme à dispenser ces cours.

À Torgny, en Gaume, Marie-Hélène Zinque a eu les honneurs du magazine «Jardins & Loisirs» (La Une). Bioingénieur et formée à l’herboristerie, elle a transformé, au printemps 2017, quarante-cinq ares de terrain en un jardin impressionnant. «À travers mon projet de tisanes, je souhaite faire redécouvrir un patrimoine un peu oublié de plantes médicinales et de plantes sauvages comestibles», explique-t-elle. Tout est fait maison et à la main, selon les listes des semis à la récolte, au séchage et à la mise en sachets. Ses créations simples et sauvages s’appellent «Lendemain de veille», «Retour au calme»… Elles écoulent ses tisanes sur les marchés, dans les restos et épiceries.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 19/11/2020

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici