La «vélorution» de la bicyclette

Image extraite du documentaire diffusé ce mardi sur France 5 © France 5/Impala Prod.
Stéphanie Breuer Journaliste

Depuis le confinement, le vélo (surtout l’électrique) compte toujours plus d’adeptes et séduit tous les âges de la population. Ce mardi à 21h05, France 5 propose le documentaire «La Bicyclette fait sa vélorution».

Le vélo a la cote

Après une forte croissance lors de la pandémie de covid, les ventes de vélo ralentissent désormais, à l’exception des vélos électriques. Ceux-ci ont atteint un chiffre record de 5,5 millions d’unités (+ 8,6 %) en Europe en 2022. Un vélo sur quatre vendus en Europe est donc électrique. Et selon le dernier baromètre de la sécurité routière de l’institut Vias, pour la première fois en Belgique, le nombre de kilomètres parcourus sur un vélo électrique est plus élevé que le nombre de kilomètres roulés sur un vélo traditionnel. L’usage du vélo comme moyen de déplacement étant de plus en plus plébiscité en Belgique ces dernières années, le nombre de contrats d’assurance a, lui aussi, connu une croissance de 40 % l’an dernier, selon Assuralia, l’union professionnelle des entreprises d’assurances.  

Gare aux voleurs

Si l’usage du vélo se répand, les vols se multiplient également. L’année dernière, 22.000 vols de vélos ont été signalés à la police en Belgique. Toutefois, le nombre réel est probablement plus élevé, car les victimes ne portent pas toujours plainte. Pour lutter contre ce fléau, le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), vient d’annoncer, pour janvier prochain, le lancement d’un registre d’identification des vélos à l’échelle du pays. Déjà utilisé à Bruxelles sous le nom de Mybike, ce registre permettra d’y inscrire son vélo, sur base volontaire d’abord, en recevant en retour un autocollant à y apposer, permettant de l’identifier.

Invention bicentenaire

Le vélo est issu «d’une longue gestation et d’une succession d’heureux hasards», écrit Fabienne Manière dans «La Vogue de la “petite reine”» (herodote.net). L’ancêtre du vélo date de 1817. À l’époque, Karl Drais von Sauerbronn, un baron allemand, invente la draisienne, un cadre sur deux roues, manœuvré par un guidon et propulsé par le mouvement des pieds sur le sol. Son utilité étant de permettre aux piétons d’accélérer le pas à moindre effort, l’invention est au départ appelée «laufmaschine» (machine à courir). Lorsque l’Allemand dépose le brevet à Paris en 1818, la draisienne est baptisée «vélocipède» (du latin «velox», rapide, et «pes, pedis», pied). Après des débuts difficiles, elle rencontre finalement le succès.

L’histoire du vélocipède prend un autre tournant en 1861, à Paris, lorsqu’un client se présente chez Pierre Michaux pour faire réparer sa draisienne. Le fils de celui-ci trouve l’engin peu maniable en descente et Pierre Michaux a alors l’idée de le munir d’une manivelle à pédales sur la roue avant. La michaudine est née. L’artisan s’associe ensuite à deux riches industriels lyonnais, Aimé et René Olivier, qui participent activement au développement du vélo en France, en l’équipant notamment d’un frein. Après les années 1870, de nouvelles innovations voient le jour, en Angleterre cette fois : la chaîne en 1879, le pneumatique en 1887 et le dérailleur en 1899.

La «petite reine»

Le vélo est souvent appelé la «petite reine». D’où vient cette expression ? «Certains historiens affirment que le diminutif est un hommage à la reine Wilhelmine des Pays-Bas (1880-1962)», écrit Michel Dalloni dans «Le Vélo» (La Boétie). Celle-ci a 10 ans lorsque son père, le roi Guillaume III, décède. Jusqu’à ses 18 ans, la régence du royaume est assurée par sa mère. «En attendant, la jeune Wilhelmine consacrait une partie de son temps à pédaler dans les allées du jardin du palais royal et les rues d’Amsterdam. Un loisir partagé par l’immense majorité des Néerlandais, émus à l’image de cette fillette insouciante promise au rôle de chef d’État. Elle était petite. Elle serait reine. Elle devint la «petite reine» de tout un peuple qui, emporté par un élan d’affection, attribua également ce surnom à la royale bicyclette de sa future majesté.» Mais certains défendent une hypothèse différente : l’appellation pourrait trouver son origine dans les écrits de Pierre Giffard. À la fin du XIXe siècle, cet homme de lettres et grand reporter français a publié un ouvrage retraçant l’histoire du vélo, intitulé «La Reine bicyclette».

Bécanes insolites

L’ingénieur et youtubeur Sergii Gordieiv, qui se fait appeler The Q sur les réseaux sociaux, est connu pour ses inventions insolites et farfelues. À son actif, il a quelques modèles étonnants de bicyclette, comme un vélo aux roues carrées, un autre aux roues triangulaires, un aux roues plates, un vélo avec des roues coupées, un muni de demi-roues à l’arrière ou de roues en néon… Il a aussi imaginé un vélo muni de scies circulaires en guise de roues pour pédaler sur un lac gelé.

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Toujours sur YouTube, les bricoleurs de la chaîne Play To DIY ont, quant à eux, fabriqué un vélo en… béton ! Les principales parties du vélo (cadre, roue, guidon, pédales…) ont été récupérées puis coulées dans du béton liquide. Certes, l’engin de 134,5 kg ne permet pas de battre des records de rapidité, mais il a le mérite d’avancer. 

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Cet article est paru dans le Télépro du 28/9/2023

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