La véritable signification des drapeaux

Les couleurs n'ont bien souvent pas été choisies au hasard © Getty Images

Pourquoi le drapeau français est-il bleu, blanc, rouge ? Et pourquoi le drapeau belge flotte-t-il à l’envers ? Les drapeaux racontent notre histoire.

Le saviez-vous ? La Martinique a changé de drapeau en début d’année. L’ancien drapeau datait de 1766 et certains y voyaient un emblème esclavagiste. Après une consultation populaire et moult discussions, l’Assemblée de la Martinique a officiellement adopté le drapeau rouge-vert-noir. Ce sont les couleurs panafricaines que les indépendantistes martiniquais agitent depuis les années 1960.

Jeudi à 19h30, dans «Le Dessous des images», Arte s’intéresse à l’histoire hautement symbolique de ce drapeau.

Du Canada à l’Ukraine

Le premier élément d’un drapeau, ce sont ses couleurs. Le rouge représente généralement le sang versé par le peuple pour la patrie. Le jaune, c’est l’or, donc la richesse. Le vert, la terre nourricière. Le blanc est la couleur de la paix. Le bleu représente un ciel limpide, espoir d’un avenir serein…

Les couleurs choisies résonnent avec l’histoire du pays. Certaines ont d’ailleurs des racines très anciennes. Ainsi, les couleurs du drapeau allemand étaient-elles déjà celles du Saint-Empire germanique. Le drapeau espagnol, adopté en 1978, reprend le rouge et le jaune qu’arboraient les rois d’Espagne depuis des siècles. Le drapeau du Canada affiche une feuille d’érable, symbole de la nature canadienne depuis le XVIIIe.

Les symboles se joignent parfois aux couleurs. Comme le croissant de lune dans plusieurs pays musulmans ou l’étoile de David sur le pavillon israélien. Tout aussi symbolique, le drapeau ukrainien : ses bandes horizontales bleues et jaunes représentent le ciel d’Ukraine sur un champ de blé doré.

Bleu, blanc, rouge

Chaque drapeau raconte une histoire. Ainsi la fameuse bannière étoile américaine. Ses treize lignes horizontales représentent les treize colonies britanniques aux origines du pays. Ses cinquante étoiles blanches symbolisent les cinquante États américains – la 50e ayant été ajoutée en 1960, après l’intégration d’Hawaï.

Mais on voit parfois des symboles là où il n’y en a pas… Ainsi, on a raconté beaucoup de choses sur le drapeau français, adopté après la révolution de 1789. «Concrètement, le choix des couleurs n’a aucune réelle signification», explique le président de la Société française de vexillologie (la science des drapeaux) sur le site officiel du Gouvernement français. «Le blanc, le rouge et le bleu étaient, à l’époque, les couleurs des uniformes de la garde nationale de Paris.» Ce drapeau a d’ailleurs mis plus d’un siècle à s’imposer au pays.

Une histoire belge

Quant au drapeau belge… Il est le seul au monde à ne pas respecter la Constitution ! Lors de la révolution de 1830, les Belges sont pressés de décrocher le drapeau hollandais. Mais pour le remplacer par quoi ? Au début, certains brandissent le drapeau français. Ne sachant trop que faire, les communes hissent les couleurs locales. Bruxelles hisse donc les couleurs brabançonnes : noir, jaune, rouge. Ce sont elles qui vont s’imposer. Dès le 30 septembre 1830, le Gouvernement provisoire les adopte.

Au départ, les lignes sont horizontales. En janvier 1831, elles deviennent verticales. En février, c’est inscrit dans la Constitution : «La Nation belge adopte les couleurs rouge, jaune et noire.»

Mais en octobre, pour des raisons héraldiques, esthétiques et pratiques, il est décidé que c’est le noir qui viendra contre la hampe. L’ordre des couleurs est donc inversé : ce n’est plus rouge, jaune, noir, mais noir, jaune, rouge. La Constitution n’est cependant pas modifiée.

Cet article est paru dans le Télépro du 31/8/2023

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