Les NAC (nouveaux animaux de compagnie) ne connaissent pas la crise

Le furet est l'un des NAC les plus fréquents © Getty

En 2019, un Belge sur six hébergeait au moins un NAC (nouveaux animaux de compagnie) chez lui. La pandémie ne semble pas avoir arrêté la tendance à la hausse, au contraire.

Victimes indirectes de la crise sanitaire, quatorze pangolins ont été abandonnés dans des refuges wallons. Un couple a été adopté par Pairi Daiza, un mâle a atterri au Musée d’histoire naturelle de Tournai. Bien que l’animal soit confiné en Asie depuis près de quatre ans, il en reste quelques spécimens chez nous. Mais voilà, considérés comme responsables de la pandémie, ils sont tombés en disgrâce ! Samedi après-midi, TF1 revient sur la «mode» des nouveaux animaux de compagnie.

Partie de plaisir… ou pas

Au printemps, Julia, maman d’un petit garçon de 6 ans, se procure un lapin géant des Flandres auprès d’un éleveur belge. «J’en rêvais depuis que je suis enfant ! J’ai beaucoup discuté avec l’éleveur avant de me lancer. Comme je télétravaillais, je me suis dit que nous avions nos temps libres pour l’éduquer à la propreté», nous confie-t-elle. «Quand le lapin est arrivé, il pesait déjà 8 kilos pour 75 cm. J’avais changé de frigo pour accueillir ses légumes et herbes fraîches comme du foin, de l’avoine et de l’orge. Je savais qu’il devait pouvoir se dégourdir les pattes quand il le voulait. Il vivait en toute liberté entre la maison et le jardin. Ce que je n’avais pas prévu, c’est qu’il avait besoin d’un environnement très, très calme. Mon fils était bien trop turbulent pour lui. Au bout de trois semaines, le lapin si doux est devenu agressif, cherchait à nous mordiller, se lâchait partout… Il a fallu que nous nous en séparions. Nous avions vraiment le cœur gros.»

Il y a quelques jours, Mathias, 20 ans, s’est acheté un furet angora femelle dans une animalerie de Namur. «Il est issu d’un élevage. Il m’a coûté 350 €. Il était vacciné et vermifugé. Ajoutez à cela 150 € pour sa stérilisation. Il a une immense cage pour la nuit et plein de jouets. Il adore piquer et cacher nos clés dans les coins les plus incroyables ! La journée, je l’emmène pour de courtes balades dans le quartier. C’est un chouette animal, mais je dois souvent nettoyer ma chambre à fond !», sourit-il.

Les animaux en règle ou pas

Parmi les NAC, lapins et furets figurent sur la liste autorisée des mammifères non détenus à des fins de production. Mais pour les reptiles, les sauriens, les arachnides, c’est une autre paire de manches. En plus des conventions internationales et législations européennes, chaque région a ses règlements.

«Je me suis rendue, masquée, dans un appartement bruxellois pour entériner une nouvelle domiciliation», nous explique Martine, agent de quartier. «Alors que je remplissais les documents dans la salle à manger, le locataire m’informe qu’il possède trois serpents : un python royal et deux boas constrictors. Ils étaient dans des terrariums derrière moi et je ne les avais pas repérés ! J’ai ri jaune…»

Mais Martine n’a pas eu à dresser de contravention : le propriétaire détenait un agrément de détention. «Contrairement à la majorité des proprios, il était en règle.»

Un business sauvage

Environ 56.000 NAC arrivent chaque année en Belgique. Peu sont déclarés. Et grâce à Internet, il est possible de se procurer des animaux interdits. En France, la SPA vient même de dénoncer le développement de ce business sauvage sur le site de petites annonces Leboncoin.fr.

Le WWF et Traffic (réseau de surveillance du commerce de faune et de flore sauvages) ont publié récemment deux rapports sur des recherches menées entre juillet et septembre 2019 sur les réseaux sociaux et plateformes d’e-commerce actives en Belgique et aux Pays-Bas. Ils ont repéré 106 annonces suspectes vendant au moins 93 spécimens d’oiseaux (surtout des aras hyacinthes et à gorges bleues d’Amérique latine) et 94 spécimens de reptiles (principalement des geckos nains turquoises et des lézards crocodiles chinois) menacés d’extinction. En plus, ils peuvent être munis de faux papiers.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 12/11/2020

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