Pi-Ramsès, capitale pharaonique

Image extraite du documentaire diffusé ce jeudi sur France 5 © France 5/Pernel Media

Plus de trois mille ans après sa mort, Ramsès II et son héritage continuent de fasciner le monde entier ! Ce jeudi à 21h, France 5 diffuse le documentaire «La Cité oubliée de Ramsès II».

Il a connu l’un des plus longs règnes de l’histoire, soixante-sept ans, à peine trois de moins que celui de la reine Elizabeth II d’Angleterre. Ramsès II, sans aucun doute le plus grand pharaon d’Égypte, jouit toujours d’un énorme prestige historique. L’exposition qui lui est consacrée à Paris à partir du 7 avril s’annonce déjà comme un événement sans précédent et comme un énorme succès de foule, avant même d’avoir commencé.

L’un des plus longs règnes

Ramsès II, dit le Grand, voit le jour aux alentours de 1304 avant Jésus-Christ et meurt 91 ans plus tard, vers 1213. Son règne de soixante-sept ans s’explique par l’âge exceptionnel pour l’époque qu’il affiche à sa mort. Aussi célèbre par son nombre de mariages (une douzaine), dont le premier avec Néfertari, que par le nombre incroyable de concubines avec lesquelles il s’est affiché, le Pharaon nous a laissé d’innombrables traces de son existence. Notamment sous forme de statues souvent gigantesques, ainsi que de monuments construits sous son égide. À ce titre, le surnom de pharaon bâtisseur qu’on lui a donné n’est pas usurpé. On lui doit les fameux temples d’Abou Simbel qui seront plus tard démontés, puis à nouveau assemblés quelques dizaines de mètres plus haut, sur les rives du lac Nasser, lors de la construction du barrage d’Assouan. C’est sans aucun doute un règne qui fait le bonheur des archéologues et des musées du monde entier qui regorgent de souvenirs du grand souverain.

Habile stratège

La puissance du Pharaon est liée à ses remarquables compétences militaires. Celles-ci l’amènent à soumettre les Hittites, des farouches guerriers, ennemis héréditaires des Égyptiens. Ce qui lui permettra de repousser les limites de son empire jusqu’en Syrie. Ramsès II fait aussi main basse sur la Nubie et ses gisements d’or. Enfin, on a souvent associé à son nom l’exode des Juifs vers la Terre promise, sous la conduite de Moïse, avec l’engloutissement de l’armée égyptienne dans les flots de la mer Rouge. Rien n’est moins certain et à ce jour, aucune preuve formelle ne vient étayer chronologiquement la concordance de ces faits. Le visage de Ramsès II, certes altéré par le temps, est arrivé jusqu’à nous : sa momie a miraculeusement été conservée grâce à des déménagements successifs durant l’Antiquité, pour échapper à la fois aux pilleurs et aux diverses revanches de l’Histoire.

«Sa» capitale

Mais Ramsès II désire aussi une ville à la mesure de sa toute-puissance, une cité qu’il veut loin de Thèbes et de son clergé omnipotent. Pour des raisons à la fois familiales, stratégiques et religieuses, son choix se porte non loin de l’actuelle ville de Qantir, dans le delta du Nil, sur une des nombreuses branches du fleuve. Ceci permet aux navires d’accoster pour apporter tous les produits nécessaires au fonctionnement de la métropole. Cent cinquante ans plus tard, ce bras s’étant asséché, la ville fut déménagée à une trentaine kilomètres de là, avec ses statues géantes. Pi-Ramsès n’est redécouverte qu’au cours du XXe siècle et fait aujourd’hui l’objet de fouilles systématiques. Il s’agissait sans nul doute d’une ville grandiose avec ses palais, ses entrepôts, ses rues parfaitement dessinées où dominait le turquoise. Au faîte de sa gloire, elle aurait accueilli environ trois cent mille habitants, un nombre incroyable pour l’époque.

Cet article est paru dans le Télépro du 30/3/2023

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