Un si gentil raton…

En Belgique, les populations de ratons laveurs sont concentrées au sud du sillon Sambre-et-Meuse © Getty Images

On lui donnerait le bon Dieu sans confession, mais le raton laveur n’est pas le bienvenu en Europe. Il s’y est pourtant bien installé. Ce samedi à 18h, Arte s’interroge : «Les ratons laveurs, nos nouveaux voisins ?»

C’est vrai qu’il a un minois bien sympa, d’autant plus que jeune, le raton laveur n’est pas farouche. Il se laisse approcher facilement au point d’être apprivoisable. Issu d’Amérique du Nord, l’animal s’est installé dans nos régions dès les années 1930. Il doit son qualificatif au fait qu’il trempe toujours les aliments dans l’eau avant de les ingurgiter, pour s’assurer qu’ils soient bien comestibles.

Espèce invasive

Mais qui est-il vraiment ? Le raton laveur mesure environ 80 cm, un peu plus pour les mâles, et peut, notamment dans le nord du Canada, peser près de 9 kg, même si le record est de 28 kg. L’épaisseur de la fourrure varie selon les saisons. En Belgique, où il a été découvert pour la première fois au début des années 1980, il a élu domicile aussi bien dans les forêts que dans les champs, le long des cours d’eau, dans les marécages, mais aussi dans les parcs et les abords de nos villes. Comme les renards. La densité de sa population est variable, mais peut atteindre cent individus par km² dans les villes, c’est dire si l’espèce est intrusive. La population des ratons laveurs dépassant les cent mille unités sur le Vieux Continent, le Conseil de l’Europe les considère même comme une espèce invasive qu’il faudrait éradiquer pour protéger la faune autochtone. L’animal ne peut en aucun cas être importé, transporté, ni faire l’objet d’un élevage et d’un commerce. Jamais il ne peut être libéré dans la nature et ce, sur tout le territoire européen.

Le gîte et le couvert

Dans nos villes, à défaut d’autres aliments, le raton laveur se contente souvent de fouiller les poubelles, allant parfois jusqu’à se transformer en charognard. Mais sa nourriture habituelle est faite de coquillages, de crustacés et de petits rongeurs. Au grand dam des agriculteurs, il s’en prend aussi aux épis de maïs. Si, dans la nature, cet animal prend le gîte dans le creux de certains troncs d’arbres, dans les souches ou les terriers abandonnés par les marmottes, en ville, il trouve volontiers refuge dans les greniers, les égouts, voire les cheminées auxquelles il accède grâce à des griffes bien acérées.

Comestible

En milieu naturel, l’individu meurt généralement vers l’âge de 5 ans. En captivité, il peut vivre bien plus longtemps. On cite le cas d’un spécimen âgé de 21 ans. L’homme est évidemment le pire ennemi de l’animal qu’il a longtemps chassé pour sa chair et sa fourrure, à l’époque amérindienne. De nos jours, cette chasse, devenue peu rentable, a été abandonnée. Par contre, ils sont encore des milliers à être consommés chaque année au pays de l’Oncle Sam…

Pas touche !

Comme l’a récemment rappelé la Région wallonne – car l’animal est bien plus présent en Wallonie qu’en Flandre -, il est conseillé de ne pas s’approcher d’un raton laveur, vivant ou mort, car l’espèce est porteuse de nombreuses maladies dont la rage, la maladie du Carré (infection virale qui touche les chiens) ou la gale. Si vous découvrez un cadavre de raton laveur, contactez SOS Environnement Nature au numéro gratuit 1718.

Cet article est paru dans le Télépro du 18/5/2023

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