Vols au-dessus de nos nids de coucous

Il est de moins en moins rare d’observer des cigognes blanches en Belgique, changement climatique oblige © Getty Images

Chaque année, du printemps à l’automne, c’est un magnifique ballet qui se joue au-dessus de nos têtes ! Ce jeudi à 15h40, Arte diffuse le documentaire «Natura Europa – Quand passent les oiseaux».

À l’approche de la belle saison, les oiseaux partent rejoindre les contrées plus fraîches et inversement, avant les premiers frimas, s’en vont parfois bien loin chercher la chaleur.

Les aléas du temps qui change

En formation, souvent en flèche pour se protéger du vent tout en se relayant en tête comme les cyclistes d’une échappée, ils sont nombreux à faire le grand voyage. Chaque année, ce sont ainsi dix millions de volatiles qui passent au-dessus de nos têtes. Le réchauffement climatique a évidemment marqué le rythme et la durée de ces migrations, les oiseaux s’adaptant à de nouvelles variations de température. «Les oiseaux migrateurs relient des écosystèmes variés et distants de plusieurs milliers de kilomètres», souligne l’ornithologue Alain Paquet, membre de Natagora, cette association qui préserve la faune et la flore en gérant notamment plusieurs réserves naturelles. «La migration souligne le caractère unitaire de notre biosphère.

Malheureusement, hors Union européenne, les oiseaux subissent l’absence de législation internationale les protégeant à travers les différents continents qu’ils traversent. Et les menaces sont nombreuses : dérèglement climatique, ligne à haute tension, éoliennes, destruction des habitats, chasse… D’où l’importance au niveau national, de restaurer et protéger nos haies vives, haltes migratoires riches en baies pour les oiseaux du grand Nord qui s’arrêtent chez nous, mais aussi de continuer à créer de nouvelles zones humides.» De fait, chaque migration se déroule à une date précise. En Belgique, c’est entre le milieu de l’été et le mois de novembre que le plus grand nombre d’oiseaux passent dans notre ciel. Le chemin inverse s’accomplit de fin février à début mai.

Qui sont-ils ?

L’une des annonciatrices du printemps les plus célèbres reste l’hirondelle. Même si selon l’adage populaire, elle ne le fait pas, ce printemps. Ce petit animal parcourt 300 kilomètres par jour pour remonter du cœur de l’Afrique et s’installer chez nous à partir du 21 mars. Jadis, nos ancêtres imaginaient ainsi l’hirondelle s’enfoncer dans la vase pour s’en extraire à l’arrivée des beaux jours… Témoins du réchauffement climatique, les cigognes blanches ne migrent plus que vers le nord de l’Afrique, voire de l’Espagne, pour revenir dans notre pays dès février. Plus discrète, sa cousine la cigogne noire préfère voyager seule pour se cacher dans nos forêts dès le mois de mars et partir, cette fois avec sa petite famille, en automne.

Escadrilles de planeurs

Des espèces n’hésitent pas à se mélanger pour rejoindre les lieux où ils passeront l’été ou l’hiver. C’est le cas pour les oiseaux dits «planeurs», telle toute une série de rapaces comme les milans, les buses, les aigles qui profitent des mêmes courants thermiques pour voler au plus haut et franchir ainsi sans encombre mers et détroits, comme celui de Gibraltar. Parmi les oiseaux qui ont choisi la Belgique pour hiverner, le cygne chanteur est reconnaissable avec son bec jaune jusqu’aux narines et noir en son extrémité. La grande aigrette a niché pour la première fois dans notre pays il y a dix ans. On la retrouve principalement le long d’espaces aquatiques.

Cet article est paru dans le Télépro du 5/10/2023

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