Écoanxieux ? Alors agissez !

La peur est toxique. La passivité aussi. Agir, même à son niveau, est l’un des meilleurs moyens de revoir la vie en rose ! © Getty Images

L’état de la planète vous déprime ? Le dérèglement climatique vous angoisse ? Vous souffrez d’écoanxiété. Un sujet abordé ce mardi à 20h05 sur Tipik avec le documentaire «Même pas peur, l’éco-anxiété comme moteur».

Écoanxiété. Le mot est entré au dictionnaire cette année. «Anxiété provoquée par les menaces environnementales qui pèsent sur notre planète», indique Le Robert. «Cette peur chronique d’une catastrophe écologique irréversible touche surtout les 18-24 ans», précise le Larousse. Car les dicos mettent des mots sur nos maux. Selon une étude menée en 2021 par l’UCLouvain, 1 Belge sur 10 souffrirait d’écoanxiété sévère. Cela signifie que les problèmes environnementaux ont chez lui un impact psychologique important.

Sécheresse et inondations

C’est à une scientifique belgo-canadienne, Véronique Lapaige, que l’on doit le terme «écoanxiété». Alors qu’elle travaille à la fois en santé publique, mentale et environnementale, ce concept s’impose à elle dès 1996. L’avenir lui donnera malheureusement raison. Canicules, sécheresses, incendies, tempêtes à répétition… Impossible d’ignorer aujourd’hui les conséquences du dérèglement climatique. Et s’il y avait encore quelques Belges auxquels cette réalité avait échappé, les importantes inondations de l’été 2021 ont sonné le glas des illusions. Notre planète va mal. Ce constat suscite toute une gamme d’émotions négatives : dépit, tristesse, crainte, peur, angoisse, dépression… Les jeunes sont particulièrement concernés. En 2021, la revue médicale britannique The Lancet publiait un article sur le sujet. Il se basait sur une enquête menée aux quatre coins de la planète auprès de 10.000 jeunes de 16 à 25 ans. Résultats : 84 % se disent «inquiets» de l’état de la planète, 59 % «très inquiets».

Peur d’avoir des enfants

Pourquoi les jeunes sont-ils si impactés par l’écoanxiété ? Plusieurs éléments d’explication se conjuguent. D’abord ils ont été éduqués dans cette peur. Ils s’entendent rabâcher depuis la maternelle que la planète va mal, qu’il faut trier ses déchets ou faire attention à l’eau. Cela part d’une envie de bien faire, d’un souci pédagogique de sensibiliser dès le plus jeune âge aux enjeux de demain… Mais cela suscite angoisse et pessimisme chez certains. Par ailleurs, quand ils grandissent, nos jeunes sont constamment connectés. Ils sont donc en prise directe avec les images de la planète ou les conclusions des experts du GIEC (*). Tout cela leur donne une conscience accrue du problème. Ensuite, ils se sentent plus concernés que leurs aînés car c’est leur futur qui est en jeu. Si la planète est invivable en 2050 ou 2080, la notion d’avenir n’a plus de sens. Toujours selon l’étude du Lancet, 39 % des jeunes ont peur d’avoir des enfants en raison des incertitudes liées au changement climatique. Enfin, ils se sentent impuissants car ce sont leurs aînés qui tirent les ficelles du système. Et leurs décisions leur semblent le plus souvent insuffisantes et inefficaces.

L’écoanxiété comme moteur

Si l’écoanxiété paralyse certains, elle donne à d’autres l’envie d’agir pour que les choses changent. On l’a vu avec la jeune Suédoise Greta Thunberg et son mouvement qui a fait tache d’huile dans les écoles. Ce mardi, sur Tipik, on le découvre aussi avec Vinz. Vous vous souvenez du mec qui faisait de grosses «vannes» sur Fun Radio et Tarmac ? Durant le confinement, il a lu le rapport du GIEC et a pris une claque monumentale. Au point de changer complètement de vie. Aujourd’hui, il emmène ses deux jeunes enfants à la découverte de personnes qui ont transformé leur écoanxiété en projet positif. Le titre de son doc est évocateur : «Même pas peur. L’écoanxiété comme moteur». Un premier pas pour sortir de la morosité.

(*) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

Cet article est paru dans le Télépro du 14/12/2023

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