Munich 1972 : les Jeux de la terreur

Image extraite du documentaire diffusé ce samedi sur La Trois © RTBF/Looks Films

Dans la nuit du 5 septembre 1972, un commando palestinien abat onze membres de la délégation israélienne aux Jeux olympiques de Munich. Ces samedi et dimanche dès 20h35, La Trois revient sur la tragédie avec un documentaire en quatre parties.

1972 à Munich, capitale de la Bavière et ville chère au parti nazi qui en avait fait son siège. C’est la fin de l’été. La cité s’apprête à laver l’affront fait aux athlètes de couleur, trente-six ans plus tôt, dans le stade olympique de Berlin : Hitler refusa d’y serrer la main de l’Afro-Américain Jesse Owens, quadruple médaillé d’or !

Cette année, l’Allemagne tente donc de faire oublier son passé. Elle déploie ses fastes pour faire de «ses» Jeux olympiques une grande fête du sport et de l’amitié entre les peuples. Du moins l’espère-t-elle… Pour le président du comité olympique allemand de l’époque, Willi Daume, ils représentent l’occasion idéale de montrer la RFA sous un jour festif et moderne.

Le drame

J’ai 18 ans à l’époque. Et ces jeux, je les regarde en direct et en noir et blanc à la télé. Gaston Roelants, notre médaillé d’or des JO de Tokyo (1964), est le porte-drapeau de la délégation belge. Nous sommes le 26 août. Je l’ignore encore, mais le soleil lumineux, emblème de ces Jeux, est en train de se voiler.

Quelques jours plus tard, un groupe de huit terroristes palestiniens – dénommé Septembre noir – s’introduit avec une facilité déconcertante dans le village olympique. Il ne leur faut que quelques heures pour prendre en otage neuf athlètes israéliens et deux membres de leur staff. Leur objectif : les échanger contre la libération de plus de 200 Palestiniens prisonniers en Israël et de deux membres de la fameuse Fraction armée rouge allemande, Andreas Baader et Ulrike Meinhof.

Un carnage

Aussitôt, le président du Comité international olympique (CIO), Avery Brundage, déclare la suspension des épreuves. Mais pour un jour seulement… Golda Meir, la Première ministre israélienne, refuse toute forme de négociation. La gestion de la crise se trouve entre les mains des autorités allemandes et bavaroises, dont le ministre de l’Intérieur, Hans-Dietrich Genscher.

Devant la détermination et la violence des assaillants, on accepte de mettre un avion à leur disposition. Ils exigent de rejoindre Le Caire. L’opération pour tenter de libérer les otages, totalement improvisée, est un fiasco total. Les onze Israéliens sont massacrés et cinq terroristes sont abattus, tandis qu’un policier allemand est mortellement blessé. Les Jeux reprennent, après une cérémonie d’hommage qui rassemble 80.000 personnes au grand stade. Ils s’achèveront le 11 septembre.

Vengeance !

Si cinq des huit terroristes sont abattus, les trois autres, arrêtés, parviennent, un peu plus tard, à s’échapper à la faveur d’un autre attentat. Avec l’assentiment de Golda Meir, le général Zamir confie une mission clandestine à un jeune agent du Mossad : monter une équipe internationale pour exécuter les commanditaires de l’attentat. L’opération s’appellera Colère de Dieu. Elle durera plus de vingt ans et fera plus d’une dizaine de morts…

Cet article est paru dans le Télépro du 1/9/2022

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