Coulisses : dans le port d’Anvers

Vue du port d'Anvers © Getty Images

Ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI, «Tout s’explique» vous emmène dans les coulisses du deuxième plus grand port d’Europe, où l’activité ne s’arrête jamais.

En chiffres

Le port d’Anvers a une position géographique unique au monde puisqu’il est situé à 80 kilomètres à l’intérieur des terres. Mais cela ne l’empêche pas d’être le deuxième plus grand port d’Europe, avec plus de 300 lignes régulières vers plus de 800 destinations à travers le monde. Depuis avril dernier, le port d’Anvers a fusionné avec celui de Zeebruges. La nouvelle entité se nomme désormais «Port d’Anvers-Bruges».

Il consolide ainsi sa deuxième place au classement européen, toujours loin derrière le champion Rotterdam, mais devant Hambourg, Amsterdam et Marseille Fos. Au classement mondial, dominé par le port de Shanghai, Anvers est désormais le 13e plus grand port de conteneurs au monde. Chaque année, le port d’Anvers traite environ 290 millions de tonnes de fret maritime international. Il emploie, directement et indirectement, environ 164.000 personnes et génère une valeur ajoutée de plus de 21 milliards d’euros, ce qui représente une bouée importante pour l’économie belge.

Une longue histoire

Profitant d’une position stratégique grâce à l’Escaut, le port d’Anvers a une longue histoire. Dès le XIIe siècle, des navires chargés de marchandises et de passagers sillonnent les eaux de l’Escaut. D’ailleurs, selon un dicton local, «il suffit de mettre la main dans l’Escaut pour être connecté au monde entier». En 1585, Anvers tombe aux mains des Pays-Bas espagnols, qui organisent un blocus maritime des bouches de l’Escaut. La ville perd son statut de haut lieu du commerce international et se transforme en port intérieur.

Au début du XIXe siècle, Anvers connaît un nouveau départ grâce à Napoléon. Durant l’occupation française, l’Empereur modernise le port en construisant deux bassins : le Petit Bassin (aujourd’hui rebaptisé bassin Bonaparte) et le Grand Bassin (qui prendra le nom de bassin Guillaume sous la domination néerlandaise). Son objectif ? Faire d’Anvers le port d’attache de sa flotte maritime pour attaquer l’Angleterre. En 1863, le péage imposé par les Néerlandais près de trois siècles plus tôt est enfin aboli. Cet accord historique, conclu entre les gouvernements belge et néerlandais en pleine révolution industrielle, permet à Anvers d’être à nouveau ouvert au trafic commercial.

À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, Anvers, qui a moins souffert que Rotterdam et Hambourg, peut rapidement reprendre son activité commerciale et bénéficie du plan Marshall pour se moderniser. Son trafic ne cesse de s’intensifier, jusqu’à jouer un rôle de premier plan sur la «Northern Range» (soit le littoral allant de la Manche à la mer du Nord).

Vers la terre promise

Si, aujourd’hui, ce sont des tonnes de marchandises qui transitent par le port d’Anvers, celui-ci a été, durant plus de soixante ans, le point de départ d’Européens en quête d’une vie meilleure ou d’aventures au Nouveau Monde. De 1873 à 1934, la compagnie de transatlantiques Red Star Line, installée à Anvers, a transporté 2,5 millions d’immigrés vers les États-Unis à bord de ses bateaux à vapeur. Si 10 % de ces immigrés étaient belges, la plupart – souvent des Juifs fuyant la misère et les pogroms – arrivaient d’Allemagne, d’Europe de l’Est ou de Russie grâce aux différentes lignes de chemin de fer reliant les grandes villes d’Europe à Anvers.

Pour une somme modique, ils embarquaient en 3e classe – après les formalités d’usage : douche obligatoire, désinfection des bagages et visite médicale – et, après dix jours de traversée, débarquaient à Ellis Island, l’île au large de la Grosse Pomme abritant les services d’immigration américains. Au retour, les bateaux ramenaient des marchandises vers le Vieux Continent.

Depuis 2013, le Musée Red Star Line a ouvert ses portes dans les anciens hangars de la compagnie. On y découvre l’histoire de ces immigrés – qu’ils soient anonymes ou célèbres (Albert Einstein, Golda Meir, future Première ministre d’Israël, ou le compositeur Irving Berlin) – venus à Anvers pour rejoindre le continent américain. Pour les informations pratiques sur le musée, rendez-vous sur www.redstarline.be.

L’écluse des records

Depuis 2016, le port d’Anvers abrite la plus grande écluse du monde en termes de volume. Construite durant cinq ans à l’extrémité de la darse de Deurganck, sur la rive gauche de l’Escaut, l’écluse du Kieldrecht (du nom du village où elle se trouve) mesure 500 mètres de longueur, soit l’équivalent de 28 bus De Lijn articulés, garés pare-chocs contre pare-chocs. Avec sa largeur de 68 mètres, elle est comparable à une autoroute à… 19 voies.

Sa construction, qui a coûté plus de 380 millions d’euros, a nécessité 22.000 tonnes d’acier, soit trois fois plus que les 7.300 tonnes d’acier utilisées pour construire la tour Eiffel ! Ces chiffres pharaoniques n’enlèvent rien au fait que la construction de l’ouvrage a été un véritable travail de précision. Et pour cause, les portes de l’écluse doivent se fermer parfaitement et le mécanisme des ponts est un travail millimétré, car les voies ferrées doivent s’aligner parfaitement chaque fois que les ponts s’ouvrent et se ferment. Une fois l’ouvrage terminé, une semaine entière a été nécessaire pour remplir l’écluse, profonde de 26 mètres.

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Visite portuaire

Lors d’une escapade à Anvers, ne manquez pas de découvrir le premier port belge. Des visites guidées y sont organisées en bateau, en bus, en Vespa, ou même à vélo. Des itinéraires cyclables permettent de découvrir les différents recoins du port. Dans l’Eilandje (l’Îlot), l’ancienne zone portuaire qui a été entièrement rénovée, se trouve le MAS (Museum aan de Stroom), dont le dernier étage offre une vue panoramique sur la ville et le port. Installé dans un entrepôt vertical aux parois vitrées, ce musée raconte l’histoire d’Anvers, son port et ses liens ancestraux avec le reste du monde. Enfin, la nouvelle «Maison du Port» vaut aussi le coup d’œil. Elle est l’œuvre de la célèbre architecte irako-britannique Zaha Hadid.

Plus d’infos sur www.visitantwerpen.be

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Cet article est paru dans le Télépro du 27/10/2022

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