Aretha Franklin, papesse de la soul

Aretha Franklin était certes une voix, mais surtout une âme... © Arte

De fille de pasteur à légende musicale, Aretha Franklin était l’une des chanteuses les plus influentes de sa génération. Portrait.

«Think», «I Say a Little Prayer», «Natural Woman» et «Respect» resteront à jamais gravés dans les mémoires. Derrière la voix puissante et singulière de leur interprète se cache une militante, une épouse, une mère, une femme aux multiples facettes. Vendredi, à 22.25, Arte lui consacre un portrait avec le documentaire «Aretha Franklin – Soul Sister».

Ascension fulgurante

Fille de pasteur, Aretha Louise Franklin réalise ses débuts de chanteuse et musicienne à l’église. Elle est épaulée par Mahalia Jackson, légende du gospel, et apprend le piano en autodidacte. La popularité de son paternel devient nationale. Elle parcourt avec lui les églises américaines, rencontre des personnes influentes comme Martin Luther King, Sam Cooke et James Cleveland, et se produit comme choriste. À 14 ans, elle signe son premier album chez J.V.B. Records. Elle impressionne les plus grands et part en tournée avec Martin Luther King. La jeune femme adore mélanger les genres et s’intéresse au jazz, au RnB et à la pop. C’est en 1962 qu’elle est proclamée «Queen of Soul» par Pervis Spann, personnalité de la radio WVON. En 1967, c’est la consécration : elle remporte son premier Disque d’Or pour l’album «I Never Loved a Man the Way I Love You».

«Respect»

En 1967, sa reprise du titre «Respect» d’Otis Redding est acclamée. La chanson, un brin machiste (l’auteur initial demandant le «respect» à sa femme après une dure journée de travail), est transformée en un hymne des droits civiques et féministes. Aretha Franklin devient alors une figure emblématique de la communauté noire américaine. Proche de Martin Luther King, elle milite à ses côtés pour l’égalité raciale et l’abolition des lois Jim Crow qui organisaient la ségrégation.

En 1970, elle met tout en œuvre pour libérer la militante Angela Davis, arbitrairement incarcérée. Après sa libération, elle déclare : «Les Noirs injustement enfermés doivent être libérés. (…) Il faut protester pour se faire respecter. La prison est un enfer. J’appelle la justice à faire son travail !» Son engagement paie car en janvier 2009, elle participe à la première cérémonie d’investiture du premier président noir américain, Barack Obama. Elle en restera assez proche jusqu’à son décès, le 16 août 2018. Elle avait 76 ans.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 27/8/2020

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