De Forest Whitaker à Hazanavicius : coup d’envoi entre stars et zombies à Cannes

Photo d'archive de Forest Whitaker prise à Paris le 14 décembre 2018 © AFP/Archives JOEL SAGET

Une star hollywoodienne, Forest Whitaker, puis une comédie de zombies déjantée signée du réalisateur de « The Artist »: coup d’envoi mardi soir du 75e Festival de Cannes, une édition anniversaire entre 7e art, stars et ombre de la guerre en Ukraine.

Le tapis rouge de cette édition anniversaire doit être déroulé vers 10H30. Juste à temps pour accueillir stars et festivaliers, ainsi que les membres du jury, présidé par l’acteur Vincent Lindon qui a pris ses quartiers cannois dès lundi, tout comme le cinéaste iranien Asghar Farhadi et l’actrice italienne Jasmine Trinca.

A 19H00, la cérémonie d’ouverture sera présidée par Virginie Efira – attendue également à l’écran pour son rôle de survivante d’un attentat dans « Revoir Paris ».

Ancienne animatrice de télévision, l’actrice a prévenu lundi qu’elle ne s’interdirait « pas de faire rire », lors de l’évènement retransmis sur France 2, et par Brut. « Je vais essayer de faire court », a-t-elle promis.

Mais la star internationale de la soirée sera Forest Whitaker, qui recevra à 60 ans une Palme d’Or d’honneur pour une carrière marquée par un Oscar pour son interprétation d’Amin Dada, le dictateur ougandais, dans « Le dernier roi d’Ecosse » (2007), ou son rôle de tueur chez Jim Jarmusch dans « Ghost Dog » (1999).

Le comédien afro-américain, également à la tête d’une association caritative qui lutte contre la pauvreté, du Soudan du Sud au Mexique en passant par la Seine-Saint-Denis, est un habitué de la Croisette, où il a obtenu un prix d’interprétation en 1988 pour « Bird » de Clint Eastwood.

Exutoire

L’ambiance promet ensuite de changer radicalement, avec la projection en ouverture de « Coupez ! », de Michel Hazanavicius, une parodie déjantée de films de zombies, et une déclaration d’amour à tous les films – même les plus ratés.

Le film, qui sort simultanément en salles, fera office d’exutoire pour un monde du cinéma qui tente de se remettre de la pandémie: « Coupez! » « est joyeux, il met en valeur les gens du cinéma, et j’espère qu’il donne envie d’en faire », a déclaré à l’AFP le réalisateur, « très heureux » de revenir à Cannes en ouverture.

Quelques heures auparavant, les festivaliers auront pu remonter le temps, et redécouvrir « La Maman et la Putain », l’un des films qui ont fait la légende de Cannes, en 1973. Certains cinéphiles le verront enfin, et pour la première fois: un demi-siècle après avoir fait scandale, cette oeuvre majeure de la Nouvelle Vague signée Jean Eustache, n’avait pas été rééditée, et était devenue difficile à visionner pour des questions de droits.

Le film est désormais restauré, et deux de ses interprètes, Jean-Pierre Léaud et Françoise Lebrun, devraient assister avec émotion à sa projection cannoise, avant sa ressortie en salles le 8 juin.

Soutien à l’Ukraine

Cannes entrera le lendemain dans le vif du sujet: symbole fort, la compétition officielle débute mercredi par la projection du dernier film du Russe Kirill Serebrennikov, en rupture avec le régime. Il pourra venir pour la première fois défendre en personne son film. Le Festival refuse en revanche d’accueillir « des représentants officiels russes, des instances gouvernementales ou des journalistes représentant la ligne officielle ».

Mais « nous allons afficher un soutien absolu et non négociable au peuple ukrainien », a affirmé lundi Thierry Frémaux, le délégué général du Festival, avec plusieurs films sélectionnés.

Côté tapis rouge, les appareils photos chaufferont pour la montée des marches de l’équipe du nouveau « Top Gun » (hors compétition), dont Tom Cruise.

Beaucoup de stars suivront, jusqu’à la clôture le 28 mai. Kristen Stewart, qui montera les marches aux côtés de Léa Seydoux et Viggo Mortensen pour le dernier film de David Cronenberg, le prometteur Austin Butler et le vétéran Tom Hanks, alias Elvis et son manager dans un biopic événement ou encore Idris Elba et Tilda Swinton dans le dernier film de George Miller (les « Mad Max »).

Côté réalisateurs, parmi les cinéastes en lice pour la Palme, Park Chan-wook (« Old boy ») revient avec une enquête sulfureuse (« Decision to leave »), James Gray présente « Armageddon Time », avec Anthony Hopkins et Anne Hathaway, tandis que d’autres, déjà médaillés, tenteront de décrocher un nouveau trophée, dont les frères Dardenne (« Rosetta ») avec « Tori et Lokita » ou le grinçant Ruben Östlund (« The Square »), avec « Sans filtre ».

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