DECIBELS, le nouveau ton de la RTBF !

DECIBELS, le nouveau ton de la RTBF !
Pierre Bertinchamps Journaliste

Le programme musical de La Deux change de nom et même de concept pour aller plus loin dans la rencontre et l’échange artistique, sans négliger le live.

N’écrivez plus «D6bels» mais «DECIBELS». Une nouvelle typographie qui peut paraître futile mais qui marque le tournant que prend l’émission de mise en avant des artistes, principalement de la Communauté française.

Plus d’animatrice non plus – et on nous précise que Fanny Gillard travaille toujours pour la thématique Culture/Musique de la RTBF – et même pas de voix-off non plus. Tous les échanges se feront directement entre le public et le chanteur. L’idée n’est pas de déshumaniser le concept mais plutôt de le réhumaniser en rapprochant les deux. La relation est donc «simple et basique» dans un «esprit concert».

«On a pensé cette nouvelle formule comme une nouvelle émission à laquelle nous travaillons depuis plusieurs mois», explique Sylvestre Defontaine, adjoint aux thématiques Culture-Musique «Nous voulions garder un lien avec ce qui a été fait avant et ne pas renier l’héritage mais symboliquement le logo a été changé et la manière d’écrire l’émission est nouvelle». DECIBELS reste un programme de La Deux mais avec la ligne éditoriale et musicale de PURE. Et pour cause, dans la nouvelle organisation, les deux chaînes sont dans le même portefeuille d’offre, c’est-à-dire les jeunes adultes (les 25-39 ans).

L’approche média est aussi différente, puisque le programme devient Digital First. Si DECIBELS, sur La Deux, ne passe que ce mercredi soir (20/3) à 23 heures, une partie du programme est disponible sur le site de la RTBF depuis une semaine. L’émission est visionnable dans son intégralité, en avant-première, sur Auvio, depuis le dimanche 17 mars, et les auditeurs de Pure entendaient les lives des artistes déjà le 15 mars. La télé est donc en bout de chaîne car DECIBELS est éditée et pensée pour les réseaux sociaux.

«Aujourd’hui, on travaille en transmédia», précise le bras droit d’Hakima Darhmouch. «En termes de moyens, on s’est posé la question de ce que l’on allait donner à Pure, à La Deux et au web. Ce qui donne un niveau de qualité élevé et identique pour toutes les plateformes.» C’est la nouvelle façon de créer du contenu à la RTBF.

Sur la forme, exit la scène. L’artiste chante devant le public au même niveau, et à la fin des enregistrements, le chanteur va vers ses fans pour une expérience de rencontre. Ce sont d’ailleurs des fans, et non un public traditionnel. Ils ont été recrutés sur les réseaux sociaux mais ne savent pas où ils se trouvent. Pour cette première salve, la cinquantaine de personnes avait rendez-vous sur un parking de la capitale avant d’embarquer en bus, direction Kanal-Centre Pompidou à Bruxelles, pour une ambiance plutôt underground. La première émission est consacrée à Alice on the Roof, les artistes suivants seront Blackwave, Juicy et Lord Esperenza. La fréquence dans la grille devient bimensuelle.

D6BELS, c’était aussi une «marque» pour ne pas dire une «franchise» à la RTBF. C’était sous ce label que la chaîne publique produisait un programme autour des Francofolies de Spa, en juillet. Hakima Darhmouch, la patronne du Pôle Culture, assure que sous cette forme ou sous une autre, la RTBF sera toujours présente au(x) festival(s) d’été. Même chose pour les «D6bels Music Awards», la remise de prix musicaux qui rassemble toutes les chaînes de la RTBF (et pas seulement le segment jeunes adultes même si la cérémonie est diffusée sur La Deux). Là, rien n’est tranché pour savoir si l’on conservera ou pas une articulation entre DECIBELS et les DMA.

DECIBELS nouvelle mouture est le petit laboratoire de la RTBF. Si la sauce prend, d’autres projets devraient voir le jour sous le même schéma. Il va falloir s’y faire, la télé (ou la radio) n’est plus le vaisseau amiral avec un internet qui récupère les miettes. La survie de médias passera par là.

Pierre Bertinchamps

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